Méditation mercredi 2 juin 2021

Bonjour à tous, j’ai la joie de vous partager une méditation tirée d’un texte biblique. Je vous souhaite une bonne lecture 😉

Il existe plusieurs types de regards. Quel est le vôtre ?

    1. Le regard intense
    2. Le regard mystérieux
    3. Le regard nonchalant
    4. Le regard noir
    5. Le regard glaçon
    6. Le regard aimant
    7. Le regard fuyant
    8. Le regard perçant
    9. Etc.

Il y existe tant de regards différents. Mais aucun regard n’est insignifiant.
C’est pour cela que l’on dit volontiers que « les yeux sont le miroir de l’âme »
En effet, une bonne manière de connaître une personne et de savoir comment elle se sent est de la regarder dans les yeux et d’y observer tout ce que ce regard nous dit. Nos yeux, tout comme nos gestes, en disent long sur nous et parfois bien plus que nos propres paroles.

« Les yeux sont la lampe du corps » (Matt 6.22).

Je vous invite à lire le texte d’Actes 3 versets 1 à 10.

Dans ce passage, nous assistons à une guérison spectaculaire. Il s’agit de l’un des premiers miracles qui suit la Pentecôte. Nous aurions tort de n’y voir qu’une guérison physique. Car comme souvent dans le texte biblique, certains détails nous emmènent ailleurs.

Dans ce texte, il se joue des jeux de regard que l’auteur a pris le soin de noter. Des éléments qui nous invitent à parcourir le texte à travers le regard des personnages et celui de l’auteur dans l’attente de ce que nous y verrons nous-mêmes. Regardons de plus près :

Tout commence par le regard du mendiant dont le texte ne mentionne que peu de choses. On ne connait même pas son nom. ll est seulement amené là, tel un objet que l’on dépose quelque part, afin de rapporter de l’argent. Un gagne-pain en somme. Il regarde et observe ceux qui avancent vers la Belle Porte. Il a sûrement appris à voir venir le bon client de loin, celui qui donnera, qui se laissera toucher par la pitié, celui qui donnera pour ne plus être importuné ou encore celui qui donnera pour se donner bonne conscience (Ou les trois à la fois ?). Il y a tant de raisons de donner et autant de ne pas donner !
Peut-être qu’il regarde attentivement aussi pour discerner chez le visiteur le moindre bijou « d’or ou d’argent » qui dépasserait du col ou d’une manche retroussée. Quoi qu’il en soit, il doit certainement être bien capable de discerner, au premier coup d’œil, si la personne sera docile ou non…Et le voilà qui observe nos deux disciples s’avancer vers lui.

Le texte nous dit que Pierre et Jean le fixent à leur tour. Cela peut paraître anodin, mais ce regard en dit long sur ce qui les habite. Ils le fixent, c’est un regard qui s’arrête, qui n’est pas indifférent, le regard ne fuit nulle part ailleurs.
Puis, Pierre et Jean lui ordonnent : « Regarde-nous ! »
Que leur passe-t-il par la tête lorsqu’ils lui demandent ceci ? Peut-être ont-ils discerné dans le regard de cet homme sa quête pécuniaire ? Ici, le verbe utilisé par l’auteur des Actes exprime un regard métaphorique : voir avec les yeux de l’esprit, discerner mentalement, découvrir et comprendre.
Comme si le mendiant regardait bien Pierre et Jean, mais pas de la bonne manière. S’en vient la pointe de notre discours. Pierre lui dit : « Je n’ai ni argent, ni or; mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche. » En d’autres termes, « ce que tu crois voir ou ce que tu attends, je ne l’ai point, mais j’ai autre chose qui est un cadeau inattendu pour toi ».

Un regard renouvelé

Qu’en est-il de notre regard ? Celui que nous portons sur le monde et sur nous- mêmes ? Il me semble que bien souvent, à la place d’un regard confiant, nous affichons plutôt un regard méfiant, soucieux et désabusé.
Notre regard est aussi parfois malade, égoïste. Il se détourne des besoins rencontrés sur notre chemin. Des besoins des autres et même parfois des nôtres que nous ne voulons voir.
On peut détourner le regard, pour des raisons diverses : dégoût, antipathie, mépris, timidité, manque de courage ou embarras…
Pourtant un regard qui s’arrête est déjà un regard qui guérit. Un regard qui affronte le réel. Un réel où le Dieu vivant s’est incarné ne doit pas faire peur, mais nous faire  partir à sa recherche. Non pas pour y trouver notre propre intérêt ou ce que nous pensons être bon pour nous, mais Lui, tout simplement…Lui dont la rencontre est le but à attendre…et la porte à tous les possibles.

De cette rencontre peut naître le miracle d’un changement de regard. Comme pour nos disciples qui sont passés d’un regard soucieux (souvenons-nous de leur attitude lors de la passion) à un regard confiant, qui prend en compte le réel. Un regard transformé par le Père.

Un ami aumônier de rue me faisait remarquer dernièrement à quel point il avait appris à reconnaitre dans la rue des gens dans le besoin. Lui qui, par le passé ne les voyait à peine, les reconnaissait maintenant en un seul regard.

Et si nous regardions autrement ?
A l’heure où les poignées de main et les bises n’ont plus lieu d’être…Et si l’on se faisait de « saint baiser » par le regard. Un regard qui se pose délicatement et tendrement, qui prend le temps de la rencontre, qui salue et qui invite à exister comme l’on existe dans le regard de l’autre. Et ceci à la caisse d’un supermarché, comme dans le bus, par la fenêtre à un voisin ou ailleurs ?
Car grâce à ce regard, comme dans ce texte, la rencontre peut avoir lieu. Celle qui donnera place à un miracle. Un regard et tout devient possible.

 Pour conclure, écoutons ce qu’exprime la peintre à l’oeil affuté, Frida Kalho :

  » Si je pouvais t’offrir une seule chose dans la vie, j’aimerai te donner la capacité de te voir à travers mes yeux. C’est seulement ainsi, que tu te rendras compte de l’être spécial que tu représentes pour moi. « 

Deux chants de louange à choix :

Ouvre les yeux de mon coeur, Paul Baloche & Friends

Et

Je sais qu’un jour, Sébastien Demery et Jimmy Lahaie

Prière

Seigneur, aide-moi à te voir tel que tu es. A faire tomber les images, même celles qui peuvent paraître les plus pieuses, mais qui ne te reflètent pas. Ouvre mes yeux à ta lumière.

Seigneur, aide-moi à m’aimer tel que je suis sans m’arrêter sans cesse sur mes manques et ce qui me fait défaut. Aide-moi à m’aimer assez pour m’accepter mais pas suffisamment pour me passer de toi.

Seigneur, aide-moi à regarder mon prochain, mon voisinage avec amour.
Donnes-moi cette capacité de voir le bien avant le mal, d’être plus bienveillant que jugeant, d’espérer le meilleur au lieu de me méfier sans cesse.

Seigneur si je suis à toi, mes yeux t’appartiennent. Fais-en des outils de bien pour tous ceux qui croiseront mon regard.

Amen

Que Dieu vous bénisse et vous garde.
Que sa douce présence vous accompagne à chaque instant.

A très bientôt j’espère,

Gael Letare