Méditation mercredi 3 novembre 2021

Bonjour et bienvenue à chacun et chacune pour une pause méditative.

En ces temps de mesures sanitaires restrictives, nous avons été nombreux et heureux de reprendre une vie sociale plus ou moins normale. Dès lors, que de réjouissance de fêter à nouveau des anniversaires, des repas de familles ou communautaires, des mariages, simplement des sorties culturelles avec des amis. Pourtant certains ont pu se sentir exclus en raison de la mise en place du pass sanitaire, un peu comme dans cette parabole où il est aussi question de fête et d’invitation.

Lecture biblique: Luc 14:15-24
En entendant ces mots, un des convives dit à Jésus : « Heureux qui prendra part au repas dans le Royaume de Dieu ! » Il lui dit : « Un homme allait donner un grand dîner, et il invita beaucoup de monde. A l’heure du dîner, il envoya son serviteur dire aux invités : “Venez, maintenant c’est prêt.”
« Alors ils se mirent à s’excuser tous de la même façon. Le premier lui dit : “Je viens d’acheter un champ, et il faut que j’aille le voir ; je t’en prie, excuse-moi.” Un autre dit : “Je viens d’acheter cinq paires de bœufs et je pars pour les essayer ; je t’en prie, excuse-moi.” Un autre dit : “Je viens de me marier, et c’est pour cela que je ne puis venir.” A son retour, le serviteur rapporta ces réponses à son maître. Alors, pris de colère, le maître de maison dit à son serviteur : “Va-t’en vite par les places et les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les boiteux.” Puis le serviteur vint dire : “Maître, on a fait ce que tu as ordonné, et il y a encore de la place.” Le maître dit alors au serviteur : “Va-t’en par les routes et les jardins, et force les gens à entrer, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ceux qui avaient été invités ne goûtera de mon dîner.” »

Méditation:

Jésus est à table chez un pharisien et parmi les convives, voici soudainement un invité qui exprime avec exaltation le bonheur de ceux qui seront à la table du festin de Dieu:  « Heureux qui prendra part au repas dans le Royaume de Dieu ! » Ce n’est pas la première fois que l’image du Royaume de Dieu est associée à un repas de fête. Mais alors, qui peut prétendre à un tel festin dans ce Royaume que Dieu aurait lui-même préparé pour ses invités ?

En serai-je digne ?
Mais voilà, contrairement à ce que nous pourrions penser, il n’y a pas foule au festin. Les invités à la fête trouvent un tas d’excuses pour décliner l’invitation à la dernière minute, alors que ceux-ci avaient bel et bien déjà accepté de venir. La question n’est pas de savoir si je suis digne d’être invité à la fête, mais plutôt vais-je passer à côté de ce que Dieu lui-même a préparé pour les invités. Ici, pas de distinction entre les juifs pieux et ceux qui ne le sont pas, entre ceux qui le méritent ou et ceux qui ne mériteraient pas l’invitation, entre ceux qui ont un pass sanitaire et ceux qui n’en ont pas, entre les baptisés et les non baptisés,… Non ici, rien de tout cela, tous reçoivent une invitation à se réjouir. C’est Dieu lui-même dans sa grâce et son amour qui nous adresse personnellement une invitation, à vivre dès aujourd’hui un monde nouveau selon son cœur. Un monde nouveau où chacun aura une place pour se réjouir de tous ces dons en sa compagnie. Et moi, qu’est-ce qui aujourd’hui, dans ma vie chrétienne, m’empêcherait de prendre part à cette joie, à cette fête, à ces dons ? Suis-je trop pris par mes activités au point d’oublier que la vie c’est bien plus que mon travail, mes loisirs ou même ma famille ? A quelle place mettons-nous Celui qui m’invite à vivre pleinement selon son règne ? A être dans le mouvement de la vie, celle qui accorde l’importance à la communion avec son Créateur et ses pairs. Cette vie même qui génère le règne de Dieu ? Au milieu de nos occupations, veillons à ne pas passer à côté de l’invitation de notre Père, à vivre dans son héritage et dans son sillage.

Avant de terminer par la prière, je vous invite à écouter ce chant de louange “Psaume de la Création” interprété par Grégory Turpin

Prière:

Seigneur notre Dieu,
Tu nous invites avec persévérance à entrer dans la fête de ton Royaume.
Donne-nous de prendre conscience de ton invitation et de ton appel,
d’en mesurer toute la portée dans nos vies et dans notre monde.
Accorde-nous  la joie de goûter à ton règne à chaque instant de nos vies et de transmettre avec enthousiasme ton invitation autour de nous.
Amen.
Que Dieu vous accompagne chacun et chacune tout au long de cette journée.

Vy Tirman

 

Méditation mercredi 27 octobre 2021

Lundi prochain 1er novembre, pour nos frères et sœurs catholiques, c’est la fête des Saints. Beaucoup de familles vont se recueillir dans les cimetières sur les tombes de leurs défunts. Dans certains pays, ils appellent cela la fête des Morts…

Et nous protestants, que faisons-nous ? Pas grand-chose… Ou pas tout à fait vrai : depuis quelques années, nous célébrons des cultes du souvenir qui ont pour but non pas de célébrer les morts mais de se souvenir de celles et ceux qui nous ont quitté, de ne pas les mettre aux oubliettes, pour pouvoir prendre conscience de ce qu’ils ont été pour nous, être conscients des traces de leurs présences dans nos vies, dire merci pour cette présence. Ces cultes du souvenir sont l’occasion de méditer aussi sur le sens de la mort et de de la résurrection.

La mort et la vie font partie de nos vies, le nier c’est nier notre humanité ! C’est pourquoi à l’approche de cette « fête » du 1er novembre, j’avais envie de méditer à la lumière de l’Evangile ce grand mystère de la mort pour éclairer nos vies !

Prière d’ouverture
Seigneur, il est bon de te louer, toi qui nous éveilles dès le matin à ta Parole de Vie.
Nous t’en prions : que cette Parole ouvre un passage de lumière dans nos cœurs assombris par la perte, le deuil, les conflits, les désillusions, les mauvaises nouvelles. Nous le reconnaissons : il y a des jours où nous sommes captifs de nos tristesses, de nos défaillances passées et de nos peurs, Il y a des jours où nous aimerions que les choses se soient passées autrement… Nous t’en prions : toi qui te tiens au seuil des tombeaux où nous nous enfermons, ouvre nos oreilles à ton appel,  ouvre nos cœurs à ta présence et à la confiance! Amen.

Trouver dans ma vie ta présence (Vox Angeli, Gloria)

Jean 11, extraits : Jésus ressuscite Lazare (version Bible des Peuples)
(…) 21 Alors Marthe dit à Jésus : “Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. 22 Pourtant je sais que tu peux tout demander à Dieu, et Dieu te l’accordera.” 23 Jésus lui dit : “Ton frère va se relever.” 24 Marthe lui dit : “Je sais qu’il se relèvera au dernier jour, celui de la résurrection.” 25 Jésus lui dit : “C’est moi qui suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il vient à mourir, vivra. 26 Le vivant, celui qui croit en moi, ne mourra pas pour toujours. Crois-tu cela ?” 27 Elle répondit : “Oui Seigneur, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde.” (…)

32 Mais lorsque Marie arriva là où était Jésus, dès qu’elle le vit elle tomba à ses pieds. Elle lui dit : “Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.” 33 Jésus vit qui se lamentait, et tous les Juifs qui reprenaient la lamentation, son esprit en fut secoué et il se troubla. 34 Il dit : “Où l’avez-vous mis ?” Ils répondirent : “Seigneur, viens voir.” 35 Et Jésus pleura. (…)

41 On soulève donc la pierre. Jésus lève les yeux au ciel et dit : “Père, je te rends grâces car tu m’as écouté. 42 Je savais bien que toujours tu m’écoutes, mais je le dis en pensant à ces gens qui m’entourent, car ils pourront croire que tu m’as envoyé.”
43 Puis Jésus appelle d’une voix forte : “Lazare, dehors, viens ici !”

44 Et voilà que sort celui qui était mort ; ses mains et ses pieds sont liés avec les bandes, et son visage est encore enveloppé du couvre-tête. Alors Jésus leur dit :
“Déliez-le, et qu’il puisse marcher !”

« La vie au coeur de la mort » Méditation sur Jean 11, 1-44

Ce récit nous apprend que nous pouvons avoir la foi en la résurrection mais nous ne pouvons pas éviter de douter face à la mort… Il y a tous les « si… », tous les reproches que nous nous disons, comme les deux sœurs : si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort…

Ce récit nous montre aussi que nous ne pouvons pas faire fi de nos émotions : Jésus lui-même frémit intérieurement, il se trouble… Lui qui est « la résurrection et la vie », il pleure. On le voit ici pleinement humain, sensible et touché, et en même temps pleinement divin dans ce lien qui le relie si fortement à son Père. La prière qu’il prononce devant le tombeau de Lazare montre cette confiance indéfectible qui le relie à Dieu : « Je te rends grâce que tu m’as exaucé… »

Les trois paroles de vie que Jésus prononce « Sors, déliez-le, laissez-le aller », peuvent résonner pour nous – dans tous les lieux que nous savons solidement cadenassés tout à l’intérieur : peurs, résistances, fermetures, rancunes, sentiment d’échec, remords, blessures. C’est un appel à la libération !

« Déliez-le, laissez-le aller » : c’est aussi ce que nous faisons au moment des adieux : laisser aller l’être aimé vers la nouvelle vie qui l’attend… Une vie où il sera enfin délivré de toutes ses chaînes, de toutes ses limites !

 Jésus prononce ces paroles de vie alors qu’il est en marche vers sa propre mort, et il le sait. Ainsi, la mort, le deuil, ne signifie ni l’absence de Dieu, ni son abandon.  Dans cette histoire, c’est au cœur même de l’expérience de la mort que se révèle la vie.

 Les épreuves ne nous sont pas épargnées ; la vraie question est : comment laissons-nous le Christ transformer nos chemins de croix en chemins de vie, de résurrection ?

Les émotions difficiles ne nous sont pas épargnées : comment est-ce que je vis en toute authenticité la tristesse, colère, peur, sans les renier ni leur laisser prendre toute la place ?

« Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »

 IL est question non pas de la résurrection à la fin des temps, mais de la résurrection ici et maintenant. La vie éternelle dès à présent, chaque fois que je me laisse conduire par la force du Souffle qui m’habite, que je laisse aller par la grâce de Dieu ce qui me tourmente, me chagrine, m’enferme pour m’ouvrir à la Présence, à la Grâce, à la Vie qui toujours renaît à chaque instant.

Prière : Seigneur, ton projet d’Évangile c’est de vivre en vérité, c’est de vivre la vie avec sincérité, de la vivre debout, de la vivre les yeux ouverts, le cœur ouvert, l’intelligence ouverte, même confronté à la mort, à la souffrance, au doute et à la désespérance. Fais-moi la grâce de m’abandonner en toute confiance à ton projet pour moi.

Heureux qui s’abandonnent à toi Ô Dieu dans la confiance du cœur, tu nous gardes dans la joie, la simplicité, la miséricorde (chant de Taizé)

Lazare de Jacques Chessex: ‘Cantique’
(Edit. Bernard Campiche – 1996)
Donne-moi d’être Lazare à tout instant
Et que pas une journée
Pas un fragment de ton Temps
Je n’oublie de sortir de la tombe
Qu’aucune heure ne s’écoule
seconde par seconde
Sans que je marche de l’ombre à l’air
Comme il fit
Je pourrais être mort comme lui
Non de maladie mais d’absence à la clarté
Mort d’aveuglement à la nécessaire nuit des choses
De vanité devant le mystère
Mort de fausse faim
Ah que je sorte de mes puits du dedans
Comme Jonas de la Baleine
Que j’échappe aux rampements de l’envie
Que me soient épargnés le pourrissement de la vraie chair
Si le regret devait la corrompre
Le durcissement du vrai cœur
Si l’effroi trop lui pesait
Que j’aille de l’ombre au jour
Ainsi Lazare se leva
Qu’à tout instant je quitte en moi
la part obscure
Et les fonds où je séjournais
Non pas trois jours comme tu fis
Toi qui ne connais ni haine ni erreur
Mais hors de ma nuit
Défait du fragment
Comme si j’étais déjà sans puits ni poids
Ayant lié la mort à la naissance
Au temps de l’Être

Envoi

Aujourd’hui retentit la parole du Christ : Sors, lève-toi !
Vois, la vie éternelle débute ici et maintenant !

La liberté, c’est un pas à la fois (Céliane)

https://www.youtube.com/watch?v=OGcNCnDLCq8

Refrain : Se lever, ouvrir ses bras, se lever et faire encore un pas et trouver les forces en soi, la liberté est à ce prix-là, c’est un pas à la foi !

Bénédiction

Que le Dieu de tendresse qui a levé Jésus d’entre les morts, vous libère de vos tombeaux, de ce qui est figé et paralysé, et vous conduise à la Vie ! Allez dans sa paix !

Dona nobis pacem (canon de Mozart, par le chœur, Laholms Manskör, St. Olai Motettkör)

En bonus :

Les chants de Céliane, c’est un baume pour le cœur !

https://www.youtube.com/watch?v=Gk5MSphZwSM

 Karin Phildius