Méditation du lundi de Pâques 13 avril 2020

Pour commencer
Hallelujah, extrait du Messie de Händel

A vous membres de la Paroisse réformée La Chaux-de-Fonds
A vous visiteuses, visiteurs, de passage sur notre site…
Bonjour et bienvenue !

Que la grâce et la paix du Ressuscité soient avec vous toutes et tous ! Amen

Prière
Fils du Très-Haut
Engendré par une femme

Emmailloté dans la paille
Exalté sur la croix
Adoré par les mages
Ridiculisé par les soldats

Chair de Dieu
Chair de l’homme
Visage de Dieu
Face de l’homme

Sauveur du monde
Agneau condamné
Libérateur des enchaînés
Emprisonné par la haine
Maître de la tempête
Seigneur à genoux
Désarticulé par la torture
Exalté dans la lumière

Parole créant l’univers
Évangile courant sur la terre
Pain venu du ciel
Compagnon des humains

Revêtu de gloire
Mis à nu par la foule
Anéanti par la mort
Relevé dans la lumière

Jésus-Christ, notre Seigneur et notre Dieu
nous te louons ! Amen,

Lecture biblique pour ce matin dans l’Evangile de Matthieu au chapitre 28
En ce temps-là, quand les femmes eurent entendu les paroles de l’ange, vite, elles quittèrent le tombeau, remplies à la fois de crainte et d’une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle à ses disciples. Et voici que Jésus vint à leur rencontre
et leur dit : « Je vous salue. »
Elles s’approchèrent, lui saisirent les pieds et se prosternèrent devant lui. Alors Jésus leur dit : « Soyez sans crainte, allez annoncer à mes frère qu’ils doivent se rendre en Galilée : c’est là qu’ils me verront. »

Méditation
Qu’on ait dû ajouter au dimanche de Pâques un lundi de Pâques, ça montre qu’on n’arrive pas à enfermer Pâques dans une seule journée. Qu’on le veuille ou non, ça déborde.
La vie de Dieu veut sortir des dimanches pour gagner les jours des hommes. On a donc aujourd’hui un lundi de Pâques… pourquoi n’aurait-on pas demain un mardi de Pâques, c’est-à-dire encore un jour où l’on croit à la vie et où l’on sait qu’elle a un sens.
J’aime beaucoup cette manière qu’a Philippe Zeissig de parler de Pâques.
Année après année et tout spécialement en ce temps si particulier de crise, de maladie, de peur: comment faire pour que la proclamation de la résurrection ait un sens pour nous et pour notre monde ?
A chaque époque, c’est un défi pour la foi chrétienne de trouver une manière de dire la résurrection avec des mots qui parlent aux femmes et aux hommes.
Résurrection, qui es-tu ?
Les verbes que nos bibles traduisent par « ressusciter » ont un sens premier tout simple: se lever, se réveiller. C’est pourquoi, lorsqu’ils ont écrit l’histoire du Christ, les évangélistes ont glissé le mot « lever » dans de nombreux textes: un homme au corps et à la vie paralysés se lève lorsque Jésus pardonne ses fautes; la belle-mère de Pierre, nouée par la maladie, se lève pour le servir; des pêcheurs, petites gens de Galilée sans avenir, se lèvent pour le suivre. Quelque part au fond d’eux-mêmes, Jésus les a remis debout.
Dès les premières lignes, les évangélistes placent leurs lecteurs devant la question de Pâques. Croyez-vous que des hommes et des femmes à l’espoir mort puissent être relevés ? Croyez-vous qu’il y ait quelque chose « après » ?
En somme, pour le dire autrement, les évangiles ne tentent pas de prouver la résurrection, ils en racontent les effets.
Alors et nous ?
Et si nous racontions aussi nos histoires de résurrection ? Confinés que nous sommes, à ceux et celles qui partagent notre quotidien entre quatre murs, ou bien par téléphone, par internet, racontons nos histoires de résurrection.
Que les personnes à qui on a dit qu’elles étaient des moins que rien et qui y ont cru, mais qui aujourd’hui sont épanouies et bien dans leur peau, dans leur vie, racontent la résurrection.
Que les personnes qui ont subi des violences et qui aujourd’hui sont capables d’aimer encore, de désirer encore, racontent la résurrection.
Que les personnes qui ont perdu un proche et qui ont eu le sentiment que la terre se dérobait sous leurs pieds et qui pourtant veulent vivre encore racontent la résurrection.
Ne faisons pas de la résurrection un mystère qui appartient au passé, laissons-la avoir toute sa place dans nos vies aujourd’hui, par la grâce de Dieu qui veille…

Prière
Toi le Ressuscitant, tu ôtes les clous qui me fixent à une vie ancienne
Tu m’envoies vers plus loin, tu repousses l’horizon du monde
Tu es le vent puissant de mon intranquillité
Tu es l’épice et le piment, la voie que rien ne trace jamais
Toi le Ressuscitant, tu es le germe qui perce la graine morte
Tu es le frère de mes errements et soudain le grincement de porte qui prélude au pas familier de ta Présence
A ton approche tout est vibrant, même le silence
Toi le Ressuscitant, inlassable veilleur
qui force ma nuit de ta lumière
Tu es le réveil qui s’oppose à toutes mes somnolences
Tu es le levain de mon pain,
la fissure de mon cœur de pierre
Tu es celui qui vient et qui m’empoigne pour la Danse.
Amen

Pour poursuivre…
je vous propose de rester dans la méditation, la prière ou la danse…. en étant portés par cette louange: « Look at the World »  de John Rutter  (trad. Regarde le monde…)

Bon lundi de Pâques à vous, dans la joie du Ressuscité !
Francine Cuche Fuchs, pasteure

Sources :
Philippe Zeissig Une minute pour chaque jour
Abigaïl Bassac, Edito d’avril 2020 dans Théologie et Liberté
Daniel Marguerat J’habiterai chez toi
Marion Müller-Colard Eclats d’Evangile