Méditation, 20 avril 2022

« Ne vous effrayez pas. Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié : Il est ressuscité ! »

Bienvenus à vous qui lisez la méditation d’aujourd’hui.

« Comme chaque année la dame très âgée s’attendait à ce que son mari vienne la voir. Il venait régulièrement pendant les premiers jours du printemps, quand le soleil réchauffe toute vie nouvelle et donne un élan aux êtres vivants. Il grignotait alors un peu du miel qu’elle avait posé sur le bord de fenêtre et écoutait ce qu’elle racontait pendant qu’il s’exposait au soleil. Une fois qu’elle avait tout dit, tout ce qu’elle voulait lui confier, il s’envolait. C’était ainsi chaque année depuis sa mort.
Cette année c’était différent. Les premiers jours ensoleillés ont passé sans sa visite et pendant qu’elle l’attendait, jours après jours, heures après heures, en étant assise sur le bord de fenêtre, un pressentiment s’installait en elle, qui au fur et au mesure devenait certitude : cette année c’est lui qui l’attendait. La dame âgée se réjouissait, son visage se rajeunissait. Tout d’un coup elle se retrouvait entourée de beaucoup de lumière, tout était lumière. Le poids, la dureté la quittait. Elle était libre, libre comme lui et elle s’envolait, toujours vers lui. »

Par cette belle histoire je vous invite à réfléchir sur la mort et la nouvelle vie, au changement, à la libération, à la transformation et à la Croix.
Dans notre psautier il y a un cantique qui parle de la joie après la résurrection de Jésus :

CANTIQUE 34/07 ALLELUIA Christ est réssucité

La Croix n’est pas la fin, même si elle semble l’être : La croix veut justement dire : changement, transformation, nouveau départ. La croix est devenue notre symbole.
Chers lecteurs, chères lectrices : Pas tout de suite, car d’abord elle signifie torture, douleurs, souffrance, mort. Aussi pour Jésus. Il se sentait abandonné de Dieu : « Mon Dieu, mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Marc 15, 34)
Il a peur de de cette fin violente qui s’approche de plus en plus. Il a peur d’être expulsé d’une vie proche de Dieu et de son influence. Mais par son cri, sa question douloureuse, il s’adresse en même temps à ce Dieu, qu’il appelait « Papa » et qui est donc amour et compassion. Nous lisons:
« Jésus poussa un cri et mourut ». (Marc 15, 37)

Les disciples se sont déjà dispersés. Son corps va être déposé dans un tombeau.
Trois jours plus tard des femmes s’approchent du tombeau pour mettre de l’huile sur le corps de Jésus et pour pleurer sa mort. Deux de ces femmes s’appellent Marie. Un nom connu. Nous connaissons la Marie qui, environs 30 ans plus tôt, a commencé de chanter, quand l’ange lui a annoncé la bonne nouvelle de la naissance du fils de Dieu. Ecoutons : « Mon âme loue la grandeur de Dieu et Dieu n’a pas oublié de manifester sa bonté envers Abraham et ses descendents pour toujours ». Luc 1, 46-49

Maintenant deux Marie viennent pour oindre le corps de celui qui vient de mourir.

Peut-être que nous pouvons sentir l’odeur du parfum, de l’huile qu’elles apportent pour lui rendre un dernier service. Elle sont venue tristes, certes, mais aussi pleine de courage. L’huile parfumée en est symbole.

Mais le tombeau est vide.

CHANT TAIZE : CHRISTUS RESSURREXIT

Voilà le lieu de transformation. Car ces femmes et plus tard les autres disciples commencent à pré-sentir : Jésus est réscussité. Il est véritablement le fils de Dieu, le Christ. Jésus est vivant et nous croyons en lui : en tant que chrétiens et chrétiennes nous confesson celui qui a changé le visage de ce monde il y a plus que 2020 ans. Celui qui a rendu le monde plus humain, plus tendre et plus engagé. C’est cela qui s’est révélé par la vie et par la mort de Jésus Christ : Il n’y aura plus jamais de lieu où Dieu ne peut pas être proche de nous. Il ne nous abandonne pas, ni dans la souffrance, ni dans la mort. Notre vie suit la trace vers Dieu, cette trace sur laquelle Jésus Christ nous est précédé.
C’est pourquoi la croix signifie transformation : De la douleur naît l’espoir, de l’obscurité naît la lumière, du passé naît l’avenir, de la mort naît la vie. Jésus Christ est vivant parce que nous croyons en lui. Nous croyons en la vérité de l’amour envers chaque être vivant. Nous croyons en l’humanité de Dieu que Jésus incarne : nous croyons en cette proximité indestructible de Dieu envers nous, cette proximité qui continue au-delà de la souffrance et de la mort. Grâce à  cette proximité il peut nous arriver que dans une période de tristesse nous sentons un coup de courage, où que dans une situation de peur nous nous apercevons d’un brin de soleil et il peut nous arriver que nous nous réveillons après un cauchemar et nous nous rendons compte : Tout est bon. Tout est bon.
A toi la gloire !

CANTIQUE 34/18 ALLELUIA A toi la gloire

Voilà Pâques, la lumière de Dieu en nous est allumée pour toujours    Amen

Elisabeth Müller Renner