Méditation mercredi 21 octobre 2020

« Le grand Tohu bohu »

A vous qui lisez régulièrement les méditations hebdomadaires ou qui nous rejoignez, j’ai le plaisir de vous souhaiter la bienvenue. Une fois n’est pas coutume, je ne sais pas encore où je nous emmènerai. Et si ce matin, je n’avais rien à dire…

Prière pour ce matin
Seigneur, il y a des matins comme ça où on a l’impression de ne pas avoir de connexion avec le Ciel. Je me sens vide, je me sens « Tohu bohu » tout au fond de moi et j’ai beau écrire de belles phrases, je ne suis pas satisfaite. J’écris et j’efface, et j’écris et j’efface.
Ecrire pour écrire parce que c’est mon tour, cela suffit-il à avoir quelque chose à transmettre venant de Toi ?
Même les prophètes se sont retirés du monde quand ils n’avaient rien à communiquer.
Tu le sais, Toi Seigneur, ce qui paralyse mon cœur, Tu le connais ce gros nuage qui stagne au-dessus de ma tête.
Père, ce matin, comme chaque matin, j’ai besoin de ton souffle de vie, de ton Saint-Esprit pour guider mes pas et me donner les mots qui illumineront ma journée.
Viens, Eternel, et fais toutes choses nouvelles en moi. Amen

Moment musical

« Il fait toutes choses nouvelles », Joël Dahan

Lectures bibliques

Apocalypse 21, 4 à 5
4 Il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. 5 Et celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles

Genèse 1, 1 à 2
1 Au commencement, Dieu créa les cieux et la terre. 2 La terre était informe et vide : il y avait des ténèbres à la surface de l’abîme, et l’esprit de Dieu planait au-dessus des eaux.

Luc 19, 8 à 10
8 Mais Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit : « Voici, Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et, si j’ai fait tort de quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple ». 9Jésus lui dit : « Le salut est entré aujourd’hui dans cette maison, parce que celui-ci est aussi un fils d’Abraham. 10 Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».

Petite réflexion :
« Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre. La terre était informe et vide »

Vous est-il arrivé d’être confronté au syndrome de la page blanche ?
Voilà ce qu’il m’arrive à l’heure où mon tour vient de proposer une méditation pour le site paroissial. Que dire encore qui n’ait déjà été dit ? De quoi avons-nous besoin ce matin ? Et en quoi puis-je être utile ?
Il se trouve que je viens d’acheter un livre pour enfants dont le titre est Je suis honnête ou comment apprendre aux enfants ce qu’est l’honnêteté. (1)
C’est exactement ça : je me dois d’être honnête, de vous faire cet aveu du grand vide. Mais rassurez-vous, du vide, Dieu crée la vie et la vie en abondance.

Dieu a-t-il, lui aussi, ressenti ce vide, quand, tout au début de la création, il n’y avait que le « Tohu bohu » ? C’est-à-dire le désert, le chaos, l’absence de vie, le désordre et la confusion. (Genèse 1, 2)
Par quoi commencer ? Que créer ? Lumière ou ténèbres ? Le solide et ou le liquide ? Un astre, des étoiles ? Des êtres vivants, reproducteurs, végétaux ou animés ? Doués de raison ou pas ? A quatre pattes ? A deux pattes ? Et à chaque étape, Dieu dit que c’est bon.
Si le Créateur valide sa création, l’humain ne va pas tarder à la détruire au point de semer à nouveau le Tohu bohu.

Au travers de ces passages bibliques, le Seigneur annonce vouloir établir un ordre, voire le rétablir et faire toutes choses nouvelles : du vide, Il fait surgir la vie (Genèse 1) ; de ce monde de désordre, Il offre un nouveau ciel et une nouvelle terre (Apocalypse 21) ; à un cœur malhonnête, Il promet le salut et l’harmonie (Luc 19).
Faire toutes choses nouvelles : transformer, rénover, reconstruire, réparer, réhabiliter, remettre de l’ordre, cela me fait penser à l’actualité de notre paroisse.
Dernièrement, nous avons vécu deux moments forts : l’inauguration du Centre paroissial et le culte autour de la maison commune.
Nous avons uni nos forces pour accomplir la rénovation du presbytère et le mettre au goût du jour. Le bâtiment devait être adapté à sa nouvelle affectation et correspondre aux critères environnementaux récents. Aujourd’hui, nous disposons d’un bel outil de travail, fraîchement réhabilité et fonctionnel.
Mais tout ne s’arrête pas à l’inauguration, il faut encore décider comment l’habiter, comment pérenniser cette rénovation, comment gérer le « vivre ensemble ».
Seul, le Conseil paroissial n’y parviendra pas. Nous avons toutes et tous à prendre notre part de responsabilité pour que fleurisse la vie dans ces nouveaux locaux et que son parfum se répande sur notre ville.
L’enjeu est de taille…
Vous vous dites peut-être : « je ferai attention à ne rien abîmer, à éteindre les lumières, je veillerai à fermer les portes, je prendrai du temps pour entretenir et embellir le parc, pour trier et jeter les déchets. Bref, je m’impliquerai parce que je suis chez moi ».
Le changement commence donc par soi-même, avec la conviction que je suis un acteur important de ce changement et de la nouveauté. C’est pourquoi il nous incombe de nous engager à agir avec honnêteté et droiture.
Voilà donc que ressurgit le mot « honnêteté » qui s’est imposé à moi au fur et à mesure que j’écris ces lignes. Pour habiter notre maison commune, il ne suffit pas de savoir compter, organiser ou nettoyer, il faut encore témoigner. C’est aussi notre part de responsabilité que d’annoncer un Evangile de justice et de vérité, de le prêcher honnêtement, car nous sommes observés et attendus par les distancés de l’Eglise.

A la première page du livre dont je vous parlais, je lis : « L’honnêteté, c’est quoi ?
Je dis ce qu’il se passe réellement (je choisis de dire la vérité)…
On peut me faire confiance, on peut compter sur moi…Je ne cherche pas d’excuses ».
Chère lectrice, cher lecteur, Dieu a besoin de toi, de moi, dans cette entreprise de vie. Ensemble, devenons des entrepreneurs honnêtes et fidèles de la maison commune qu’est l’Eglise, la communauté et le Centre paroissial, ayant pour fondation le Christ. Ainsi, toutes et tous, nous pourrons vivre en harmonie dans un monde juste, équitable, et digne.

Ce matin, je n’avais rien à dire, Dieu a inspiré !
Amen

Photo Christine Phébade Yana Bekima

Prière
Pour que ce jour qui se lève soit plus beau
Tu as besoin de moi Seigneur
Pour que chacun dans ta maison soit accueilli
Tu as besoin de moi Seigneur
Pour que la paix soit réelle et profonde
Tu as besoin de moi Seigneur
Pour que ta création soit respectée
Tu as besoin de moi Seigneur
Voici, Tu fais toutes choses nouvelles et pour y arriver
Tu as besoin de moi Seigneur.
Prends-moi à ton service, prends mon âme tout entière
Car j’ai besoin de Toi Seigneur

Morceau final
Le quatrième et dernier mouvement de la Symphonie « Du Nouveau Monde » d’Antonín Leopold Dvořák.

Bénédiction

Que le père qui nous aime fasse toutes choses nouvelles en nous
Honnêteté et vérité soient les pierres de notre rénovation intérieure
Amour et fraternité en soient le ciment.
Que le Seigneur nous bénisse et nous garde. Amen

Christine Phébade Yana Bekima

(1) Je suis honnête, Agnès de Bénezac, Ed. ICharacter, 2019