Méditation lundi 18 mai 2020

Pour commencer avec la louange…
« In resurrectione tua », Taizé, chœur virtuel
(trad : Que ciel et terre se réjouissent dans ta résurrection, ô Christ.)

Bonjour et bienvenue à vous qui nous rejoignez pour ce temps de méditation.
Que la grâce et la paix de notre Seigneur soient avec vous toutes et tous. Amen

 Prière
Dieu de la communauté,
là où deux ou trois sont réuni-e-s en ton nom,
Tu as promis d’être au milieu d’eux.
Tu as aussi promis d’être dans les paroisses qui se rencontrent semaine après semaine « online », virtuellement,
et dans les congrégations qui continuent et persévèrent, séparées de leurs visiteurs,
et également lorsque nous nous sentons seul-e-s, chez nous.
Nous cherchons à faire comprendre aux enfants que l’Église n’est pas un bâtiment.
Alors, donne-nous d’être « Église ensemble », où que nous soyons,
rassemblés par ton Esprit, comme seul ton Esprit peut nous rassembler.
Et puissions-nous Te trouver déjà en nous,
lorsque nous fermons nos yeux pour prier.
Amen

Lecture biblique : Romains 16, 1-16
Je vous recommande Phoebé, notre sœur qui travaille au service  de l’Église de Cenchrées. Recevez-la au nom du Seigneur, comme on doit le faire entre membres du peuple de Dieu, et aidez-la en toute affaire où elle peut avoir besoin de vous. Elle a elle-même aidé beaucoup de gens et moi en particulier. Saluez Priscille et Aquilas, mes compagnons de travail dans le service de Jésus Christ. Ils ont risqué leur propre vie pour sauver la mienne. Je ne suis pas seul à leur être reconnaissant, toutes les Églises du monde non-juif le sont aussi. Saluez également l’Église qui se réunit dans leur maison. Saluez mon cher Épaïnète, qui fut le premier à croire au Christ dans la province d’Asie. Saluez Marie, qui a beaucoup travaillé pour vous. Saluez Andronicus et Junias, qui me sont apparentés et ont été en prison avec moi. Ils sont très estimés parmi les apôtres et ils sont même devenus chrétiens avant moi. Saluez Ampliatus, mon ami dans le Seigneur. Saluez Urbain, notre compagnon de travail dans le service du Christ, et mon cher Stachys. Saluez Apelles, qui a donné des preuves de sa foi au Christ. Saluez les gens de la maison d’Aristobule. Saluez Hérodion, mon parent. Saluez les gens de la maison de Narcisse qui croient au Seigneur. Saluez Tryphène et Tryphose, qui travaillent pour le Seigneur, et ma chère Perside, qui a beaucoup travaillé pour lui. Saluez Rufus, ce remarquable serviteur du Seigneur, et sa mère, qui est aussi une mère pour moi. Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas, et les autres frères qui sont avec eux. Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa soeur, Olympas, et tous les membres du peuple de Dieu qui sont avec eux. Saluez-vous les uns les autres d’un baiser fraternel. Toutes les Églises du Christ vous adressent leurs salutations.

Méditation

J’ai appris un nouveau mot durant ces semaines écoulées: « présentiel ».

Quand je l’entends, ça donne à mes oreilles: « présence-ciel ».

Je l’avoue, j’ai de plus en plus hâte que ce mot devienne réalité, soit exaucé, dans notre vie paroissiale chaux-de-fonnière.
Les téléphones, les courriers, les courriels, les méditations quotidiennes sur le site, les séances par vidéoconférence, les petits signes « de loin », ça va pour un moment, mais ce n’est pas l’Église !!

L’autre jour, je lisais dans Arcinfo, ces mots tirés de la chronique de Myriam Facchinetti, enseignante au collège des Parcs à Neuchâtel : « L’école, ce n’est pas ce qui s’est passé au mois d’avril 2020. L’école, c’est le contact, les relations humaines, la vie ensemble. L’école, c’est mes élèves et moi, enfin réunis. Je me réjouis de les retrouver…. »

Ah, comme j’ai envie de reprendre ces mots pour décrire l’Église:
« L’Église, ce n’est pas ce qui s’est passé au mois d’avril 2020.
L’Église, c’est le contact, les relations humaines, la vie ensemble.
L’Église, c’est la communauté enfin réunie.
Je me réjouis de la retrouver…. »

A la fin de l’épître aux Romains, au chapitre 16 (cf. lecture ci-dessus), l’apôtre Paul aurait pu écrire: « Saluez tous les frères et soeurs que je connais qui sont à Rome ! »
Mais non, au fil de plusieurs versets, il cite les personnes, il les nomme.
Pour l’apôtre, l’Église n’est pas une entité spirituelle abstraite, ce sont des frères et des sœurs; l’Église, c’est Phoebé, Priscille et Aquilas, Epaïnète, Andronicus….

L’Eglise n’est pas un troupeau de chrétiens, mais un rassemblement d’hommes et de femmes, tous uniques.
Pour montrer que ce sont des êtres uniques, pour plusieurs d’entre eux, Paul ajoute aussi un petit commentaire: « mon compagnon d’oeuvre… mon parent… mon compagnon de captivité… »

Quand je pense à la Paroisse La Chaux-de-Fonds, mais aussi aux précédentes paroisses que j’ai servies, je ne pense pas à un groupe de personnes, mais à des visages, des noms et des prénoms, des personnes uniques qui ont toutes une foi unique, des joies uniques et des épreuves uniques.
Et j’imagine qu’il en est de même pour vous quand vous pensez à notre paroisse.

Pendant la guerre 39-45, le pasteur Roland de Pury a été arrêté par la Gestapo le 30 mai 1943, à l’issue du culte de confirmation des catéchumènes. Il a publié son journal de cellule dans lequel il raconte son internement (…). Parmi les textes bibliques qu’il cite, celui qui lui apporte le plus de réconfort est justement la fin de l’épître aux Romains dans laquelle l’apôtre cite le nom des chrétiens de Rome. De Pury écrit en juillet 1943: «Un tel besoin d’affection m’emplit le cœur que la nourriture la plus bienfaisante de la bible se trouve être les chapitres de salutation à la fin des épîtres auxquels je ne prenais pas garde et qui maintenant me secouent comme le témoignage concret de la communion des saints et de l’amitié en Christ. Oui, chacun de ces noms de Romains 16 était un ami, un préféré de l’apôtre. L’Église était bien constituée par la joie des relations humaines dans le partage de l’espérance. L’Église n’était point théorique…(…) »

Il est des réalités auxquelles on ne prête pas beaucoup d’attention et dont c’est la privation qui nous en fait mesurer le prix.

Prière  Le poème de l’Église (sœur Myriam)

Seigneur, je veux chanter le bien que tu fais, toi, dans l’Église,
et dire mon poème à l’amour que tu lui portes.

Elle est faible, mais combien d’actes de vie, de lieux de consolation et d’espérance portent son nom !
Qui donc est sa force ?

Elle est souvent distraite en sa prière.
Mais dans combien d’églises, de chapelles, dans combien de rues des villes, dans combien de villages,
se tiennent des hommes et des femmes qui vont vers toi ?
Qui donc habite ces cœurs ?

Je te dirai, Seigneur, le poème de l’Église,
elle est plusieurs, elle se déchire parfois,
mais tant de fois elle se laisse pardonner, réconcilier.
Qui donc est son espérance ?

Elle peut être incompréhensible
et cependant elle nous nourrit, nous accueille,
et la Parole au milieu d’elle est largement ouverte.
Qui donc est sa nourriture ?

Façonne-la, Seigneur,
unifie-la et garde-la colorée de mille couleurs,
parlant toutes les langues de la terre,
célébrant toutes les liturgies,
chantant toutes sortes de chants.

Et moi, je trouverai ma place, ma place unique,
que rien ni personne ne pourra m’ôter.

Amen

Pour poursuivre en restant dans la prière…

« Bless the Lord » choeur Aluwasio

Porté-e-s par le chant, nous pouvons rester en pensées/prière pour notre paroisse, notre Église et laissons venir aussi à notre esprit les visages, les prénoms de ces personnes qui sont nos compagnes et compagnons, dans la communauté paroissiale ou plus largement dans l’Église universelle et plus largement encore dans la communauté humaine.

Bonne journée à chacun-e !
Que le Seigneur vous bénisse et vous garde dans la communion !

Je ne résiste pas à l’envie de partager avec vous cet autre chœur virtuel, un peu maladroit, certes, mais si beau !
« Les gens qu’on aime » Coup d’choeur Chambéry

Francine Cuche Fuchs, pasteure

Ressources :
Prière de la Communauté d’Iona (traduite par Anne-Christine Rapin)
Extraits de « Le sens du culte » Antoine Nouis
Prière de Soeur Myriam de la Communauté de Reuilly