Méditation du lundi 20 avril 2020

Pour commencer en douceur…

« Dirait-on » Morten Lauridsen (extrait de Les Chansons des Roses, poèmes de Rainer Maria Rilke)

A vous membres de la Paroisse réformée La Chaux-de-Fonds
A vous visiteuses, visiteurs, de passage sur notre site
Bonjour et bienvenue !

Que la grâce et la paix de notre Seigneur soient avec vous toutes et tous ! Amen

Prière pour le début de cette journée

Dieu de l’un et Dieu du tout,
sois avec celles et ceux qui travaillent à domicile aujourd’hui
et celles et ceux dont le travail les empêche de rentrer chez eux.
Sois avec celles et ceux qui n’iront
pas au-delà du porche d’entrée de leur maison
et celles et ceux qui sont en première ligne.
Sois avec celles et ceux qui doivent choisir entre
faire un travail qu’ils savent qu’ils peuvent faire
et être le parent qu’ils sont tout simplement.
Donne à chacune et chacun de nous,
dans notre propre inquiétude,
d’entendre ton appel universel
à venir déposer nos fardeaux
et trouver auprès de toi un repos bienvenu.
Amen.

Lecture biblique tirée de Matthieu 6, v. 5 à 8

Quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment à prier debout dans les synagogues et au coin des rues pour que tout le monde les voie. Je vous le déclare, c’est la vérité : ils ont déjà leur récompense. Mais toi, lorsque tu veux prier, entre dans ta chambre, ferme la porte et prie ton Père qui est là, dans cet endroit secret ; et ton Père, qui voit ce que tu fais en secret, te récompensera. Quand vous priez, ne prononcez pas un grand nombre de paroles comme font les païens ; ils s’imaginent que Dieu les écoutera s’ils parlent beaucoup. Ne les imitez pas, car Dieu, votre Père, sait déjà de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez.

Méditation

L’autre jour, je lisais dans Arcinfo (du 25 mars) la lettre aux aînés écrite par René Prêtre (peut-être l’avez-vous lue aussi ?) et j’ai été interpellée par ces mots qu’il adresse aux lecteurs/trices: « Nous savons que vous aimeriez bien nous aider. Vous n’avez pourtant que ce confinement et peut-être vos prières à nous offrir. Mais, offrez-les nous ! L’un et l’autre nous aident, l’un et l’autre nous sont importants. »

Quand un célèbre chirurgien, spécialiste du cœur, recommande la prière, j’y vois tout d’abord une magnifique preuve d’humilité devant les événements et ça me renvoie en même temps à un questionnement de toujours sur la prière.

Avec mes questions, je me retrouve en bonne compagnie, puisque les disciples eux-mêmes ont adressé cette demande à Jésus: « Apprends-nous à prier ! »

C’est que, de tout temps, la prière n’est pas quelque chose de naturel ou de facile. Qui peut dire qu’il n’en est pas de même pour lui/elle ? Qui ne s’est jamais heurté(e) à une demande non exaucée ? Ou à la prière vide ?

En fait, que ce soit à Dieu ou aux hommes, nous n’aimons pas beaucoup demander. C’est tellement mieux quand les choses se réalisent sans qu’on ait demandé !

Prier, demander, en somme, c’est admettre que nous avons besoin des autres/de l’Autre.
C’est abandonner notre vieux rêve d’autonomie.
C’est reconnaître notre fragilité.
C’est sans doute là qu’il faut rechercher la raison la plus profonde à notre malaise vis-à-vis de la prière de demande.
Plus que dans le pieux : « je n’ose pas déranger le Très-Haut avec mes petits problèmes« ,  bien plus que dans le révolté: « de toute façon, il ne répond jamais ! », c’est parce qu’elle est l’aveu de notre précarité que la prière nous est difficile.

Prière précaire.
La prière n’est pas un acte magique, un abracadabra qui obligerait Dieu à faire ce que nous voulons. La prière n’est pas un devoir imposé par Dieu qui aimerait se faire supplier.
La prière nous est donnée comme une promesse: Dieu n’a pas « besoin » que je le prie et il n’attend pas ma prière comme une offrande nécessaire.
Non, plus simplement, en priant je (re)découvre que je peux m’abandonner en Dieu. Ouf, tout poser ! Tout déposer !

Seigneur,
repose-moi de moi,
que je me repose en toi !

Je suis du blé couché par le vent

une bûche délaissée par le feu

une eau filant dans le sable

Repose-moi de moi,
que je me repose en toi !

Tu es ce peu que je ne saurais dire

le silence dans mes paroles

la parole entre mes silences

Prends-moi dans ta patience
qui guérit mon impatience

enseigne-moi le chemin de la source

que je porte en moi
quand je demeure en toi !

Repose-moi de moi
que je me repose en toi !

Amen.

Pour poursuivre… avec le sourire
Raymond Devos : L’homme existe, je l’ai rencontré.

Bonne journnée à vous !
Dans la main de notre Seigneur.

Francine Cuche Fuchs, pasteure

Sources :
Extraits de « Miettes de théologie » de Eric George.
Prières de la Communauté de Iona (traduite par Anne-Christine Rapin) et de Francine Carrillo, in A fleur de visage.