En 1812 est née la Commune des Planchettes, à partir de territoires appartenant auparavant aux Communes du Locle et des Brenets. Quant à la paroisse, elle avait été créée en 1702, et le temple fut construit la même année, selon les critères des temples réformés (comme le temple du Bas à Neuchâtel, avant sa rénovation.)

Le XIXe siècle est marqué par un événement capital dans l’histoire neuchâteloise : la République est proclamée le 1er mars 1848. Mais la Compagnie des pasteurs reste fidèle au roi, monarchique avant tout parce qu’attachée à la coutume et aux principes « qui ont toujours été ». Elle perd son pouvoir, l’Eglise devient nationale : la Classe « s’offre en holocauste, » selon ses propres termes, et les pasteurs sont rémunérés par l’Etat.

La Commune des Eplatures voit le jour en 1851, comme la paroisse, par décision du Grand Conseil ; son territoire est détaché de celle du Locle. Il s’agit pour les autorités républicaines de diminuer l’importance des campagnes royalistes. Depuis 1831, les Eplaturiers souhaitaient disposer de leur temple, construit dès 1847, avec le soutien financier du roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, mais consacré seulement en 1853. Les difficultés politiques du temps ne sont pas étrangères à ce retard.

Un courant libéral voit le jour au sein de l’Eglise, bien loin de la tradition neuchâteloise ; en 1873, une nouvelle loi ecclésiastique est adoptée, qui réduit les compétences du Synode : les pasteurs peuvent être éligibles sans son approbation. C’en est trop aux yeux des tenants de la tradition. L’Eglise indépendante de l’Etat va être créée. Ainsi, de 1873 à 1943 vivent deux Eglises réformées, côte à côte, avec leurs ministres, leurs lieux de cultes, leurs facultés de théologie, leurs cures !

Cet événement a une portée immédiate à La Chaux-de-Fonds : la nouvelle Eglise va se lancer dans la construction du deuxième temple de la ville, le temple indépendant, inauguré en 1877, doté d’un clocher cinq ans plus tard. Jusque là, l’heure des cultes est décidée par la Municipalité, qui fixe l’heure du culte « national » au Grand Temple, ou Temple national, à 9 h.; le culte indépendant commencera donc à 7 h. 30, dans le même édifice ! A La Sagne, il en est de même, la Municipalité fixe l’heure des cultes, et cette affaire est l’objet de discussions permanentes, jusqu’à la fusion. A la fin du siècle, l’Eglise nationale compte six pasteurs, l’Eglise indépendante quatre.

Dans les années 1880, plus du tiers de la population parle allemand. Ces immigrés sont Suisses pour la plupart. Ils travaillent principalement dans l’agriculture et l’horlogerie. Cette communauté va rassembler les fonds nécessaires à la construction du Temple allemand (1853, clocher en 1880).

 


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