Méditation vendredi 24 avril 2020

Bonjour à vous toutes et tous et bienvenue ce matin. L’ambiance printanière nous invite à méditer. Commençons au travers de la musique d’Antonio Vivaldi et ses quatre saisons, ici le printemps thème d’aujourd’hui.

Prions. Regarder notre terre.

Je voudrais élargir et purifier mon regard,
je voudrais tout regarder,
comme Toi, Tu regardes les choses,
les êtres et les personnes.

Avec ton regard, Seigneur,
je verrais l’univers,
notre bonne Terre et l’humanité,
comme Toi, notre Père, tu les vois.

Je verrais Seigneur,
comment ton amour se réalise…
Je verrais que Tu es présent,
Source de toute bonté,
dans la moindre palpitation de vie. Amen.

Auteur anonyme.

Photo : Damaris Muhlbach.

 Méditation. Jean 20 v 11 à 18.

Envers et contre tout le printemps est là. Le miracle de la vie surgit à nouveau de la terre, comme une forme de résurrection après les rigueurs imposées par l’hiver et le Covid 19 qui sévit toujours dans le monde.

Les différents semis sont faits, bien sûr encore sous abris sous nos latitudes. Nous allons à nouveau voir pousser ces plantes et ces fleurs à l’apparence si fragile mais qui nous réjouissent tant.

L’évangile de Jean que j’ai choisi de lire avec vous aujourd’hui présente une version de la résurrection de Jésus assez différente de celle des trois autres évangélistes.

Par exemple, Marie de Magdala vient seule au tombeau contrairement à ce que nous rapportent les autres évangiles.

Puis Marie ne vient pas pour embaumer le corps de Jésus. Elle cherche juste à passer encore un peu de temps en présence de son ami mort. Marie entame ainsi son chemin de deuil. Je pense ici à la douleur profonde que ressentent toutes celles et ceux qui n’ont pas même pu voir les membres de leurs familles ou leurs amis décédés ces dernières semaines.

Je constate ensuite que Marie de Magdala n’est pas habitée par la crainte ce matin-là. L’évangéliste Jean nous dit seulement quatre fois qu’elle pleure. (Matthieu lui parle quatre fois de la crainte présente). L’insistance sur ses pleurs est à la mesure de l’amour que Marie a éprouvé pour Jésus.

Bien des mouvements ont affirmé que cet amour reliant Marie de Magdala à Jésus était aussi charnel. Bien des écrits ou encore des films affirment que Marie de Magdala a été la compagne intime de Jésus.

Personne n’en sait rien et au fond cela m’importe peu.

Ce qui est plus intéressant à relever c’est que les pleurs de Marie vont se changer en larmes de joie. Pas tout de suite cependant. Il faut d’abord qu’une méprise importante soit levée.

Marie prend en effet le Christ ressuscité pour le gardien du jardin, pour le jardinier. J’aime beaucoup cette méprise porteuse de tant de forces symboliques. Tout se passe comme si le Christ ressuscité confiait à Marie la préservation du jardin de la vie. Il l’encourage à être comme lui l’a été dans la vérité, dans la sobriété, dans la simplicité. Il l’encourage à aller transmettre que les valeurs qu’il a portées sont vivantes. Jésus ressuscité confie le jardin du monde par Marie de Magdala à toutes celles et ceux qui croient en lui. Comme Dieu a confié à l’humanité la préservation du jardin en Genèse 2.

Les pleurs de Marie se sont changés en larmes de joie à cause de cette présence du Christ ressuscité, de la confiance que Marie ressent et de la mission que Jésus lui confie.

La catastrophe du Covid 19 est terrible.

Mais les forces de vie se manifestent lors de ce nouveau printemps. Pour moi il y a le printemps de la nature et le printemps des êtres humains. Ils sont intimement liés. Ces printemps-là surgissent comme de magnifiques cadeaux.

Je crois que l’humanité (à part les négationnistes et rétrogrades de tout bord) a compris maintenant, par ce que la catastrophe sanitaire mondiale révèle, l’importance essentielle de semer et de cultiver des valeurs éthiques et spirituelles. Ceci dans notre jardin intérieur, paroissial et planétaire.

Pour moi font partie intégrante de ces valeurs à cultiver, le soutien mutuel et le partage au-delà des frontières humaines, la préservation de la terre notre bien commun le plus précieux, la sobriété sous toutes ses formes et la justice sociale qui permet à chacune et à chacun de vivre dignement.

Écoutons encore pour poursuivre notre méditation de Frédéric Chopin, la valse du printemps.

Prions : Semer la joie autour de soi. Bruno Leroy éducateur de rue.

Comme la brise légère fouette les vagues,
Tu es le rocher sur lequel vient dormir le soleil,
Apaisé après une longue journée de doutes,
Sur la nature humaine qui souvent divague,
Tu es puissance de tendresse tu es la route,
Sur laquelle je chemine avec merveille.
Tu m’as appris à donner le meilleur de moi-même,
Tu m’as appris à transcender toutes formes de haines,
Tu as donné aux confins de mon âme la saveur d’exister,
La splendeur de contempler même l’homme blessé,
Pour mieux le comprendre et l’aimer,
Pour mieux me comprendre et m’aimer.
Tu as semé les petites joies aux sublimes senteurs,
Celles qui s’épanouissent et font germer le Bonheur,
L’Amour, le respect, la générosité, l’écoute, le souci des autres,
Voilà ce qu’a jamais tu as su me donner…
Valeurs puisées au cœur des évangiles dont nous sommes Apôtres,
Que chaque jour nous tentons humblement de pratiquer,
Et tu demeures toujours Présent pour sans cesse nous aider.
Dans cette prière des profondeurs qui procure une insondable Joie
De te savoir à nos côtés pour fortifier notre Foi,
Oh ! Seigneur tu ne juges jamais nos balbutiements,
Tu entends pourtant les murmures de nos tourments,
Mais Ton incommensurable Amour les transforme en diamants,
Et la Joie apparaît soudainement comme venant du firmament,
Cette Joie pascale qui nous ouvre aux autres inlassablement,
Dans de merveilleux éclats d’Amour et d’éternels jaillissements. Amen.

Recevons la bénédiction :

Dieu vous béni et vous garde, Dieu fait surgir le printemps de ses valeurs en vous. Dieu vous accompagne et Dieu vous encourage. Il le fait grâce à Jésus que Marie de Magdala a vu comme le jardinier du monde et de ses habitants . A lui soit la gloire. Amen.

Je vous souhaite une très belle journée. Prenez bien soin de vous et des vôtres.

Pasteur Thierry MUHLBACH.