Méditation vendredi 22 mai 2020

Belles salutations à vous toutes et tous qui nous rejoignez sur ce site. Soyez les bienvenus.

Aujourd’hui c’est la thématique du pain quotidien qui m’a intéressée.

Commençons par écouter la deuxième Nocturne de Chopin.

Prions. Tu es le pain. Laurent Grybovsky.

Entre nos mains, Seigneur,
Tu es le pain.

Ce pain que l’on peut rompre,
et partager entre frères
pour donner à manger
à ceux qui ont faim.

Ce pain que l’on peut goûter,
comme une nourriture
pour la route
et contempler,
comme un signe de ta Présence.

Ce pain que nous recevons comme un cadeau
qui nous donne l’énergie
et la force d’aimer.

Ce pain qui nous rend
plus humain et qui nous fait
devenir comme Toi.

Amen.

Méditation. Matthieu 6.25 à 33.

J’ai, comme beaucoup d’entre nous, un grand plaisir à anticiper, à planifier et à organiser. Souvent en travaillant de cette manière, aussi en paroisse, les différents dossiers qui sont sur la table avancent bien. A titre d’exemple, la Formation Eglise de Témoins dont nous avons pu vivre quatre modules sur six avant le Covid nous avait déjà révélé bien des pistes de réflexion. La formation encourageait à placer de nouvelles priorités ou à en conforter de plus habituelles ; tout cela n’étant possible qu’après avoir, de façon lucide, analysé la situation de la paroisse dans son contexte Chaux-de-Fonnier. Analyser, consolider et innover sont les trois verbes qui ont émergé.

Depuis, un certain Covid est passé par là. Il nous faudra voir quand et comment terminer la formation en y intégrant les changements que le Covid nous impose. Ensuite il faudra s’appuyer sur ce qui est encore solide et stable et oser innover, inventer, imaginer de nouvelles formes de présence de notre église locale et cantonale. Heureusement que dans le Christianisme il n’y a pas de copyright et que nous n’avons pas toujours besoin de réinventer la roue. Je suis confiant, nous allons, plus même qu’avant le Covid, pouvoir nous appuyer les uns sur les autres, nous soutenir et avancer mieux en étant plus unis.

Cependant, au fond de moi je sais qu’il y a quand même plusieurs changements à effectuer. Pour cela je suis reconnaissant de pouvoir relire avec vous Matthieu 6 v 25-33. Le passage fameux au sujet des soucis.

« Ne vous inquiétez pas ! » revient 3 fois dans la bouche de Jésus. Mais comment ne pas s’inquiéter à une époque où veulent s’imposer à nous les crises sanitaires, les crises économiques et les menaces écologiques ? Faut-il penser comme beaucoup que Jésus n’est qu’un doux rêveur, qui nous appelle à un optimisme béat, qui est tout sauf réaliste ? A l’inverse de V. Hugo qui écrivait déjà au XIXème siècle :

« Hélas, une crainte instinctive nous pousse à interroger l’avenir. Ce spectre toujours masqué qui nous suit côte à côte et qu’on nomme demain. Oh ! Demain c’est la grande chose, de quoi demain sera-t-il fait ? ». (Les Contemplations 1847).

Ces inquiétudes parfois surdimensionnées au sujet du lendemain sont néfastes, elles engendrent l’insatisfaction, des frustrations et la peur. Jésus veut nous délivrer d’un tel stress. Jésus nous invite alors à nous tourner vers d’autres réalités, à regarder par exemple l’œuvre de Dieu : « Regardez les oiseaux du ciel…regardez les lis des champs ! ». Jésus nous incite à détacher notre regard de nous-mêmes, de notre peur de l’avenir, pour contempler la beauté de la création. « Les oiseaux ne sèment ni ne moissonnent et pourtant votre Père céleste les nourrit… les lis ne travaillent ni ne filent et votre Père céleste les revêt de magnifiques vêtements ».

Mais j’entends déjà les réactions humaines : « Est-ce Dieu qui doit tout faire et l’homme « se tourner les pouces », est-ce vraiment ainsi que le chrétien doit vivre ?

Pour moi la passivité n’est pas la marque de l’attitude des oiseaux qui travaillent toute la journée pour trouver de la nourriture pour leurs petits. Même les lis des champs doivent enfoncer leurs racines profondément dans des terres parfois arides et dures pour pouvoir grandir. Jésus ne nous dit pas de ne rien faire. Faisons le maximum mais ne laissons pas nos efforts nous envahir et générer tensions et angoisses !

Alors oui, au lieu de seulement planifier longtemps à l’avance, et de vouloir organiser demain, je suis, nous sommes, appelés à goûter pleinement l’aujourd’hui de notre vie. Cela ne veut pas dire êtres inactifs, cela signifie de faire nôtre profondément le v 34 : « Ne vous inquiétez pas du lendemain : le lendemain s’inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine ». Pour le dire encore autrement pensons à la demande de la prière du nôtre Père : « Donne-nous aujourd’hui le pain dont nous avons besoin » Matthieu 6 v 11.

Malgré les difficultés et les inquiétudes bien humaines, bien plus dans les difficultés et les inquiétudes, notre Dieu nous donne la paix intérieure. La paix nous ne l’obtenons jamais une fois pour toutes elle est quotidiennement à accueillir, à cueillir, à recevoir. Vivons pleinement l’aujourd’hui de notre vie. Même si nous sommes dans la peine et l’épreuve, Dieu est présent et prend soin de nous, il nous donne la force et la confiance nécessaires au jour le jour. Dieu donne ce qu’il ordonne.  Ne vivons pas dans ces deux excès : trop espérer des lendemains magnifiques ou craindre excessivement la peur des catastrophes à venir, mais vivons aujourd’hui l’amour de Dieu et sa grâce.

Pasteur Thierry Muhlbach.

Envoi. Bénédiction.

Ta Parole nous envoie. Groupe Maranatha.

Pour devenir un monde de sœurs et de frères,
regardons au-delà de nos frontières,
allons plus loin que nos apparences,
partageons toutes nos différences.

Il faut nous donner la main,
dans ce monde qui se renouvelle,
pour que nos enfants, demain
découvrent une terre plus belle.

Pour que l’homme reste à jamais debout,
avec nos cœurs ouvrons grand la route
vers l’avenir, où la fraternité
est le ciment pour vivre l’unité.

Osons garder nos mains ouvertes,
c’est la chance qui nous est offerte :
accueillir l’autre et le découvrir,
par son regard, il nous fera grandir.

Ta Parole, Seigneur, qui nous envoie
nous aide à dire, d’une seule voix
que l’espérance n’est pas encore morte,
que l’amour frappe à toutes les portes.

Que Dieu vous bénisse et vous garde. Vivez de sa paix. Amen.

Pour terminer écoutons le 4-ème Mouvement de la très belle Symphonie du nouveau monde de Dvorak.

Belle journée. Pasteur Thierry Muhlbach.