Méditation samedi 25 avril 2020

N’avoir plus à chercher le ciel derrière les étoiles, mais au-dedans de soi, cela crée une merveilleuse proximité avec cette présence infiniment discrète, qui nous attend au fond de nos cœurs « comme une musique silencieuse » 
Maurice Zundel

Chères-chers-paroissiens, chers sœurs et frères en humanité,

Plus que jamais, dans cette situation étrange, Dieu est proche de nous, il se dit au creux de nos jardins intérieurs, comme une musique silencieuse.
Dans sa proximité, il nous rappelle sa tendresse et sa fidélité, au cœur des beaux jours comme des plus difficiles.

Avant d’entrer dans ce temps de méditation, je vous propose de prendre quelques instants pour vous remémorer les visages de vos aimés, des proches, des membres de la communauté. Souvenez-vous de leur sourire, du son de leur voix, de l’éclat de leur regard. Sur leur visage comme sur le nôtre se reflète une part de l’éclat du visage de Jésus-Christ.

La paix de Dieu, sa bonté et son pardon nous sont donnés chaque jour à nouveau.

Prière d’ouverture (inspiré d’un texte de Marie-Laure Kraft, pasteure)
Seigneur, dans cette situation de distanciation, de séparation, de solitude peut-être, nous t’offrons le manque des autres, de proximité des corps et des visages. Que ton Amour vienne habiter ces manques, que ton Souffle les traverse, que ta tendresse les éclaire. Inspire-nous d’autres manières, tangibles ou non, de nous relier aux autres, dans l’accueil et dans le don.
Donne-nous de nous souvenir que ta musique résonne en nous, et qu’elle se transmet mystérieusement dans les liens entre nous, ces intervalles plus ou moins larges selon les situations.
Nous le croyons : aucune distance n’empêche le passage de ton Souffle, aucune distance n’empêche la circulation de l’Amour. Merci pour la liberté totale de ton Esprit, qui inspire de nouvelles manières d’être en contact, ton Esprit qui comme un fil invisible qui nous relie les uns aux autres et à toi, et qui crée comme un immense tissage divers et coloré, dont tu te fais toi-même le canevas. Amen.

A toi la gloire (version confinée)

 Les pèlerins d’Emmaüs (lecture de Luc 24, 13 – 33)
Dieu n’est ni proche ni lointain, ni caché ni visible, ni présent, ni absent. Il est dans l’impensable intervalle. Roger Munier.

Méditation (Karin Phildius)

Nous sommes des êtres de relation, avant tout ! Et l’expérience du confinement révèle à quel point nous avons besoin des uns et des autres, besoin de ces liens à travers de petits riens, comme un bonjour chez la boulangère, une bonne poignée de mains à la sortie du culte, une embrassade ou un grand hug avec les petits-enfants ou neveux-nièces, un café partagé sur une terrasse, une promenade tout en parlant de tout et de rien, une visite chez la voisine…
En ce moment, chaque coup de fil, chaque lettre reçue, chaque possibilité de se rencontrer, même à distance, ajoutent à nos journées plus qu’une plus-value, un sentiment d’exister pleinement !
Même si la situation était autrement plus dramatique pour les pèlerins d’Emmaüs, comme eux, peut-être avez-vous fait l’expérience que vous n’étiez pas seuls sur ce chemin : des personnes, des amis, étaient là, dès le début ou un peu plus tard, pour vous accompagner, par leur écoute, leur amitié, leurs prières, leur solidarité.
Vous qui lisez chaque jour une de nos méditations, peut-être que ce temps de confinement vous a permis aussi de vous enraciner encore davantage dans la prière, dans la Parole, dans l’écoute de Celui qui vit et marche à nos côtés, le Christ. Et de découvrir grâce à ce temps passé quotidiennement auprès de Lui combien Il est Vivant, Plus-que-Vivant !
Quel privilège : même si je suis seule/seul chez moi, je peux chaque jour m’assoir, me tenir en sa présence et écouter dans un fin silence, le Souffle de Vie qui m’habite et qui me permet de me relier à son Souffle créateur. Je peux tout lui confier, même l’insoutenable ou l’inexprimable…
C’est ce fil invisible et ténu de l’Esprit qui nous ouvre à une communion avec Lui, le Ressuscité, mais aussi avec toute la communauté, même si nous sommes séparés physiquement.
Si aujourd’hui nous ne pouvons pas partager le pain et le vin de la Cène, nous savons qu’Il est Vivant au plus intime de chacune et chacun de nous.
Comme les disciples d’Emmaüs, dans un premier temps, désemparés et déboussolés, nous pouvons saisir cette crise comme une chance pour grandir de la peur à la confiance, de la solitude à la communion, de la déprime à la joie profonde. Amen.

Chant : Trouver dans ma vie ta présence, tenir une lampe allumée…

Confession de foi : Dieu est avec nous (texte de Marie-Laure Kraft)
Au cœur de nos partages, au sein de nos conflits, au cours de nos espoirs déchus, au zénith de nos folies, Dieu est avec nous. En-dedans de nos folies, en-dehors de nos craintes, au-delà de notre entendement, en deçà de nos plaintes, Dieu est avec nous. Livrés à nous-mêmes, liés à nos racines, lâchés dans les vagues d’un cap peu commun, Dieu est avec nous. Avec nos rêves déchus, nos espoirs si ténus, notre grandeur de vivre, nos petits pas si fragiles, Dieu est avec nous. A l’heure de vivre, à l’heure de rire, à l’heure de pleurer, à l’heure de mourir, Dieu est avec nous.

Chant : Tu es là au cœur de nos vies et c’est toi qui nous fais vivre !

Prière (à partir d’un texte de F. Carrillo) *
Seigneur, comme les disciples d’Emmaüs, nous voudrions nous laisser rejoindre par toi, et te laisser questionner sur ce qui nous fait mal, nous tracasse et assombrit nos cœurs. Toi seul connais ce que chacune, chacun endure en ce temps de confinement où plus rien n’est comme avant.
Toi qui recueilles le poids de ce que nous portons, nous t’apportons nos questions et nos doutes, nos peurs et nos manques, nos fatigues, nos combats, nos espoirs et notre foi.
Te parler ouvre déjà en nous un espace pour la joie, l’espérance, la paix ; le chemin devient plus clair et le fardeau plus léger car tu es là, présence invisible mais sûre qui brûle au cœur de nos cœurs !
Au milieu de l’épaisseur de notre nuit, dans l’épreuve de la vieillesse, de la maladie, de la fragilité, de la solitude et de la mort, viens allumer un feu qui ne s’éteint jamais.
Nous voulons encore te rendre grâces pour tous les passages opérés tout au long de notre vie d’hommes et de femmes,
Passages sombres où nous vivions dans l’obscurité
Passages angoissants où nous apprenions l’absence
Passages tourmentés où nous affrontions la peur
Pour tous ces passages que nous avons dépassés, merci.

*Francine Carillo, in : Traces Vives, 1997, Labor et Fides, Genève, p. 90-91.

Chant : Puisque la vie n’est qu’un passage, sur ce passage semons des fleurs, avec un parfum de courage, avec les gestes du Passeur !

Prière pour continuer la route (texte anonyme)
Sur les chemins de ce qu’on appelle la vie se croisent et s’épousent à longueur de temps mort et vie, deuil et naissance, trou noir et renaissance, pleurs, rires, angoisse et paix, vertige et assurance, fragilité et force, indifférence et tendresse, solitude et plénitude, tous les à quoi bon ? Les pourquoi ? Et les pourquoi pas ?

Ainsi va la vie aux cent couleurs de nuit et de soleil. Dieu, pèlerin embusqué dans notre aventure humaine, tu es de tous nos voyages.
Tu es sur nos grand-routes et nos chemins de traverse, sur nos terres ensoleillées et dans nos bas-fonds obscurs, présent à toutes nos aurores et tous nos crépuscules. Reste avec nous quand il fait jour et quand il fait nuit. Amen.

Bénédiction
Chères amies, chers amis, à la suite du Christ, devenons à notre tour semeurs de joie et de paix ! Que le Seigneur vous bénisse et vous garde dans sa Présence, qu’il rallume en vous le feu de son Amour !

Les Choristes : « Vois sur ton chemin »

Vois sur ton chemin Gamins oubliés egarés
Donne leur la main pour les mener
Vers d’autres lendemains
Donnez- leur la main
Sens au cœur de la nuit
L’onde d’espoir
Ardeur de la vie
Sentier de gloire

Bonheurs enfantins,
Trop vite oubliés effacés,
Une lumière doree brille sans fin tout au bout du chemin
Trop vite oubliés effacés,
Une lumiere doree brille sans fin
Sens au coeur de la nuit L’onde d’espoir Ardeur de la vie
Sentier de la gloire De la vie, de la vie Sentier de gloire

Karin Phildius, pasteure