Méditation mardi 26 mai 2020

Veni lumen cordium
Viens, lumière des cœurs !
Bienvenu à la méditation du jour qui est basée sur les versets 5 à 42 dans le chapitre 4 de l’Évangile selon St. Jean.

Il est bientôt midi et il fait chaud :


Fatigué de la marche, Jésus s’assied auprès du puits. Il a aussi soif et faim, et envoie donc les disciples au village dans l’espoir de pouvoir acheter de quoi manger.
Peu après leur départ une femme apparaît. Cette Samaritaine vient au puits pour prendre de l’eau. Quelle idée de venir puiser l’eau à midi, le moment le plus chaud de la journée ! Qu’est ce qui se cache derrière ce comportement ?

Quand elle aperçoit Jésus, elle est en même temps surprise et en même temps gênée: elle s’est donnée une telle peine à ne croiser personne et voilà ça.

En plus cet étranger commence de lui parler : donne-moi à boire !

Un Juif demande à une femme Samaritaine ? Elle est vraiment surprise.
Les Samaritains et les Juifs se méprisaient mutuellement et faisaient tout pour ne pas se rencontrer. Mais encore plus étonnant : Jésus demande ce service à une femme. Une chose impensable à l’époque.

Certainement, je l’avais évoqué : il a soif. Mais l’eau du puits n’est-elle pas un prétexte pour aborder la question d’une soif plus profonde ? Une soif plus existentielle ?
« Si tu connaissais le don de Dieu tu m’aurais demandé toi-même à boire, et je t’aurais donné une eau vive » dit Jésus.
Cette remarque pique la curiosité de la femme : Tu n’as rien pour puiser et le puits est profond, d’où aurais-tu donc cette eau vive ?
Elle, qui tous les jours, doit s’épuiser de puiser. Si cet étranger a une meilleure solution, elle y est vraiment intéressée.
Et c’est là que nous découvrons une eau différente, une eau qui désaltère notre soif la plus profonde. « L’eau deviendra une source qui jaillira jusque dans la vie éternelle ». Voilà la promesse et ainsi les rôles changent: L’assoiffé devient celui que comble la soif de celle qui peut seulement puiser de l’eau.

Un cantique dans Alléluia parle de cette eau vive :

« laisserons-nous à nos fontaines, un peu d’eau vive à l’étranger » 46/09

Cette action permet à Jésus d’ouvrir la discussion sur la vraie soif de la femme.

Nous ne savons pas pourquoi elle a eu 5 maris. Etait-ce des périodes de veuvage répétées ? Le fait qu’elle ait eu une vie tellement chahutée par des pertes relationnelles, nous dévoile la vraie soif qui la motive : une soif d’amour, d’appartenance, de sécurité.
Nous connaissons, je pense, cette soif.

MUSIQUE GEORG FRIEDRICH HAENDEL : LASCIA CH’IO PIANGA MIO CRUDA SORTE, E CHE SOSPIRI LA LIBERTA (libertà)
(en français : laissez-moi pleurer mon sort dur et soupirer après la liberté)

Mais tout d’un coup, dans notre histoire, la Samaritaine commence de parler de la religion, comme pour chercher une thématique plus neutre que celle sur ses relations personnelles.
Et là aussi, Jésus revient à l’essentiel : l’eau vive est une image pour Dieu vivant. Comme nous avons besoin d’eau, nous avons besoin de Dieu qui est auprès de nous dans chaque instant de notre vie. Une révélation.
A ce stade, la femme se sent interpellée : «  je sais, que le Messie, le Christ alors, doit venir.
Je le suis, voilà la réponse de Jésus.
Je trouve touchant que Jésus choisit cette femme rejetée et seule pour lui révéler la vérité la plus importante. Cette parole change tout.
Elle qui évitait ses voisins, cherchant à être discrète, tout en espérant ne croiser personne, s’en va maintenant vers la ville, vers les gens pour témoigner de son expérience bouleversante, pour partager une eau vive avec les autres, une eau qui coule de l’intérieur, une eau qui désaltère vraiment. Et les voisins viennent, se laissent interpelés par la femme. C’est dommage que nous connaissons pas son nom : peut-être que Jésus aurait dit : en vérité, je vous le dis, partout où cet évangile sera prêché, ce qu’elle a fait sera aussi raconté en mémoire d’elle.

Recevez la bénédiction en chantant ou en écoutant le cantique 62/77 dans Alléluia :

« ma paix je vous laisse
ma joie sera avec vous,
moi-même, sans cesse,
je serai avec vous »   Amen

Elisabeth Müller Renner, pasteure