Culte à l’emporter – 21-22 novembre

Culte du souvenir 2020

Comme nous ne pourrons pas nous rassembler comme prévu avec les familles endeuillées, en lieu et place du culte du souvenir, nous vous proposons de vivre cette méditation en choisissant un moment calme et un lieu approprié dans le courant de ce week-end et de préparer 3 bougies. Vous pouvez aussi poser une photo de la personne décédée ou un objet la représentant près des bougies. Si vous êtes rassemblés avec quelques proches, nous vous invitons à lire à haute voix ce culte.

En ce temps de pandémie, où nous sommes confrontés à notre vulnérabilité et à notre finitude, chacune, chacun, quelque soient les deuils qu’il traverse, peut participer à ce culte à l’emporter, pour se laisser habiter par la confiance et l’espérance au cœur des incertitudes et des peurs que nous traversons.

Pour commencer, nous vous invitons à allumer les trois bougies :

  • La première en souvenir de la personne qui vous est chère et qui s’en est allée dans le courant de l’année écoulée ou durant l’année passée.
    La 2ème en communion avec toutes celles et ceux qui pleurent un être cher, ici, ailleurs, partout dans le monde.
    La 3ème dans l’espérance de la promesse qui nous est faite qu’aujourd’hui comme demain, le Seigneur lui-même nous rejoint, nous parle, nous relève et nous rencontre.
Nous prions :

Dieu humble et proche, toi qui es au-dessus de tout nom, nous voici devant toi en silence…

Avec toutes celles et ceux qui vivent la fragilité, la vulnérabilité de la vie humaine en ce temps de pandémie, nous formons un peuple nombreux devant Toi.

Pour toi, chacune, chacun est infiniment précieux et tu nous appelles par notre nom.

Tu le vois, tant de liens d’amitié et d’affection qui nous faisaient vivre ne sont plus, et nous vivons ces jours dans l’absence, le manque, la tristesse, la solitude.

Mais tu le sais aussi : tant de sujets de reconnaissance et le sentiment qu’une nouvelle vie déjà jaillit du fond de notre être, une vie plus forte, plus apaisée, parce que nous grandissons à travers ces épreuves et nous découvrons ce qui fait sens, véritablement.

Nous t’en prions, toi le Christ, lumière intérieure : sois en chacune et chacun cette flamme qui s’élève, sois pour nous cette Présence qui rayonne et nous rapproche de ton visage lumineux, de ta source et de ta joie ; allume en nous Seigneur, le feu de ton amour.

Nous pouvons chanter avec la communauté de Taizé :
Dans nos obscurités, allume-le feu qui ne s’éteint jamais

 Il suffit qu’une personne nous manque pour réaliser tout à coup à quel point sa présence était précieuse :
Psaume 42 /traduction de Stan Rougier
Comme le cerf brame vers l’eau des sources,
Tout mon être crie vers Toi, mon Dieu !
De toi mon cœur souffre d’un manque
Quand verrais-je enfin ton visage ?
Je me souviens des jours d’autrefois et je pleure.
Quand retourneras-tu dans la maison de Dieu ?
Ah ! quels cris de joie quand je chantais au milieu de la foule en fête !
Alors, pourquoi te laisser aller à la tristesse ?
Pourquoi t’abandonner aux idées noires ?
Accroche en Dieu ton espérance,
Puisqu’Il est là.
Lorsque je n’en peux plus,
Je pense à Toi,
Depuis les rives du Jourdain jusqu’aux neiges de l’Hermon.
L’infini de ma faiblesse en appelle à l’infini de Ta bonté
Mon âme, pourquoi te laisser aller à la tristesse ?
Pourquoi t’abandonner aux idées noires ?
Accroche en Dieu ton espérance,
Puisqu’Il est là.
Je n’ai pas fini de célébrer son visage

Chant : O prends mon âme Refrain : Source de vie, de paix, d’amour, vers toi je crie, la nuit, le jour, entends ma plainte, sois mon soutien, calme ma crainte, toi mon seul bien.

Des lectures à méditer pour aujourd’hui

« Le Seigneur répond : une femme oublie-t-elle l’enfant qu’elle allaite? N’a-t-elle pas compassion du fils qui est sorti de son ventre ? Même si elle l’oubliait, moi je ne t’oublierai jamais. Vois ! Je t’ai gravée sur mes mains. » Esaïe 49, 15-16

« Je suis le bon berger, je connais mes brebis, je les appelle chacun par son nom, je donne ma vie pour eux » inspiré de Jean 10, 3 et 15

Quelques pistes pour approfondir

Pierre, Jean-Maurice, Emma, Clotilde… le prénom de chacun de nos proches résonne au plus profond de nous-mêmes. Une maman, un papa, une sœur, un frère, un enfant, un ami, un proche, chacun de leur prénom a une place particulière parce que chacune de leur vie à une place particulière. Un simple prénom et ce sont des images qui reviennent, peut-être certaines habitudes, certains événements inoubliables qui soulignent à chaque fois la place unique et importante qu’il ou qu’elle avait dans notre vie.

Quand nous prononçons le prénom de celles et ceux qui s’en sont allés, nous pouvons ressentir de la tristesse et de la peine, nous le savons bien. Leur départ nous fait mal. Quand nous prononçons leur prénom, il est aussi possible de ressentir une autre émotion, celle de la reconnaissance car notre vie n’aurait jamais pu être ce qu’elle a été sans leur présence.

Nous devons apprendre à vivre sans leur présence d’autrefois mais avec ce qu’ils sont : unique dans nos vies et dans nos cœurs ; unique dans les souvenirs qu’ils ont laissés, unique dans le chemin que nous avons pu vivre avec eux et grâce à eux.

Une partie de notre être et de notre propre histoire est liée à la personne qui nous a quitté et que nous avons côtoyé plus ou moins longuement. Pour poursuivre notre propre histoire et ne pas rester « coincé » dans le passé, il est important de continuer d’accomplir notre destinée ici sur terre.

Le Christ nous appelle chacun d’entre nous par son prénom, parce que chacun est unique et infiniment précieux ses yeux, chacun a une mission unique à accomplir sur cette terre.

Il nomme aussi chacune et chacun de celles et ceux qui s’en sont allés parce qu’ils restent uniques dans ce qu’ils sont, dans ce qu’ils ont été et dans ce qu’ils nous ont donnés. Il les garde dans son Amour et cette promesse éclaire notre chemin de deuil.

Le Christ nous appelle et nous invite à nous mettre en marche, à poser un pas après l’autre en direction de la Vie, même si ce n’est pas toujours facile, même si nous pourrions avoir tendance à nous enfermer dans notre peine.

Un de ces prochains pas, cela peut être de reconnaître et nommer tout ce que nous avons reçu de la part d’un proche et comment nous voulons l’incarner dans notre propre vie. Une manière de ne pas oublier et de vivre dans la reconnaissance. Une manière d’honorer l’élan de vie et d’amour qui nous habite et qui nous relie tous ensemble, au-delà des frontières du visible et de l’invisible.

Gilbert Gafa, Tu as gravé dans les paumes de ta main

Démarche personnelle

Nous vous invitons maintenant à prendre une belle feuille et à écrire en grand le nom de votre cher défunt, puis à y ajouter 2-3 mots-clefs qui représentent ce qu’il vous a transmis, des valeurs que vous choisissez d’honorer dans votre propre vie (exemple : sens du service, goût pour la bonne cuisine, amour de la nature, etc.)

Vous pouvez aussi aller chercher dans la maison un élément qui représentait cette personne chère et mettre cet élément symbolique à côté de la 1ère bougie.

Prière

Toi qui nous invites à faire mémoire, nous venons avec la mémoire de celui/celle qui nous est chère/cher et qui n’est plus et nous te la nommons encore du plus profond de notre cœur ;

Nous venons avec tout ce que nous gardons d’elle/de lui de précieux et que nous choisissons d’incarner dans nos propres vies, en son souvenir (nommer à haute voix les mots-clefs ou les phrases écrites sur la feuille)

Nous croyons qu’elle/il (nommer par son prénom) est aussi précieuse pour toi et que tu la/le gardes à jamais dans ton Amour, toi le Vivant, ami de tous les humains, Christ ressuscité. Amen.

Céliane, Traverser l’épreuve, un pas à la fois

Prière

Jésus le Christ, Fils de Dieu, Sauveur, Prince de la vie, nous te prions,
Nous croyons que tu es notre Avenir,
Tu effaces toute peur
Tu mets en nous une confiance sereine.
Tu fais lever dans nos coeurs un amour tout neuf pour toi.
Fais-nous vivre de ta vie, fais-nous marcher comme des enfants de lumière !

Nous croyons que tu es notre libération,
Tu as pleuré avec ceux qui pleurent,
tu as été ému pour tous les blessés de la vie
tu as regardé le mal et la mort en face,
Viens en aide à tous ceux qui souffrent et peinent !
Apporte ton réconfort ceux qui aspirent à plus de bonheur et de clarté

Nous croyons que tu es notre Lumière,
En ces jours beaucoup sont touchés dans leur confiance,
leur enthousiasme, leur vitalité.
Viens leur donner de te découvrir Vivant !
Que ta paix les habite et que ta lumière les éclaire comme une aube nouvelle !
Garde-nous tous dans ta main et fais de nous des artisans de paix.
Souviens-toi de nous Seigneur dans ton règne et apprends-nous toi-même à prier :
Notre Père
A toi la gloire (version confinée)

« A toi la Gloire »
1. A toi la gloire, O Ressuscité !
A toi la victoire Pour l’éternité !
Brillant de lumière, L’ange est descendu,
Il roule la pierre Du tombeau vaincu.
A toi la gloire, O Ressuscité !
A toi la victoire Pour l’éternité !
2. Vois-le paraître : C’est lui, c’est Jésus
Ton Sauveur, ton maître, Oh! ne doute plus!
Sois dans l’allégresse, Peuple du Seigneur,
Et redis sans cesse : Le Christ est vainqueur!
A toi la gloire, ô Ressuscité !
A toi la victoire pour l’éternité !

Bénédiction

Toi mon frère, toi ma sœur,

sais-tu que tu es l’ami de Dieu ?

Il te précède et t’accompagne.

Dans ta peur, il est une danse.
Dans ton désert, il est espérance.

Dans tes joies, il est sourire.
Dans ton attente, il est le désir.

Dans ta peine, il sèche tes larmes.
Dans ton combat, il te désarme.

Dans tes projets, il est chemin.
Dans tes nuits, il est le matin.

Si vous êtes rassemblés avec quelques proches, pourquoi ne pas prendre maintenant un temps de partage pour évoquer le souvenir de la personne qui s’en est allée, exprimer vos émotions, reconnaître la tristesse, la colère ou simplement le sentiment de paix qui vous habite. Si vous êtes seuls et que la douleur de l’absence de l’être aimé est trop forte, trop lourde à porter, n’hésitez pas à faire appel à un des ministres de la paroisse ou à un paroissien proche, afin que vous ne restiez pas seuls avec votre peine.

Prenez soin de vous et des autres, et n’oubliez pas : nous sommes là pour vous !

Karin Phildius, pasteure