Méditation 20 janvier 2021

Bonjour chers visiteuses et visiteurs de ce site. Je vous propose aujourd’hui la première partie de mes méditations sur le thème des noces à Cana. Jésus y accomplit son premier signe celui de changer de l’eau en vin. Comme j’aime beaucoup la musique classique, je vous propose également de cheminer avec des musiques de fêtes, aujourd’hui deux valses de Dmitri Shostakovitch.

Prière.

Merci pour le pain, le vent, la terre et l’eau.
Merci pour la musique et le silence.
Merci pour le miracle de chaque nouveau jour.
Merci pour les gestes et les mots de tendresse ;
Merci pour les rires et les sourires.
Merci pour tout ce qui m’aide à vivre
Malgré les souffrances et les détresses. .
Merci à tous ceux que j’aime et qui m’aiment
Et que ces mille mercis
Se transforment en une immense action de grâces
Quand je me tourne vers toi,
La source de toute grâce
Et le rocher de ma vie.
Dieu bon et miséricordieux,
Que ton nom soit béni à jamais ».
Jean-Pierre Dibois-Dumée.

Musique. Dmitri Shostakovitch. Valse N 3

Méditation. Jean 2.1 à 12. Noces à Cana.

Nous ne sommes vraiment pas à la fête en ce moment. La Covid comme l’attaque du Capitole aux Etats Unis ou les nouveaux troubles graves en République Centrafricaine, par exemple, nous empêchent par exemple de nous réjouir pleinement.

Le premier signe que Jésus pose au tout début de son ministère par le célèbre changement de l’eau en vin lors de noces à Cana peut servir de modèle pour appréhender mieux les bouleversements et les changements auxquels nous sommes confrontés. Voici une première piste de réflexion. Mes prochaines méditations en comporteront d’autres.

Le récit parle en premier lieu, à mon avis, de manques et de vides. En effet le vin de la fête est venu à manquer. Normalement c’est au marié de tout prévoir, d’autant plus que, du temps de Jésus les noces duraient une semaine et que les convives étaient souvent très nombreux. Le manque qui se fait ressentir risque de gâcher la fête et de faire passer le marié pour un pingre ou un imprévoyant. Avec la Covid et d’autres soucis actuels, les manques auxquels nous sommes confrontés sont nombreux : manque de relations sociales, manque de libertés ou manque de responsabilités, manque de confiance face à l’avenir et ainsi de suite. Les nombreux avertissements lancés par des scientifiques en matière de pandémies qui feraient des ravages dans un monde globalisé comme le nôtre n’ont pas été pris au sérieux.

Dans notre passage nous constatons également un grand vide, celui des six jarres qui normalement doivent contenir de l’eau pour les ablutions et les gestes de purification. Outre le fait que la Covid nous oblige à de constantes ablutions au gel hydroalcoolique, elle révèle aussi un certain vide dans bien des existences. Vide de sens, vide de raison d’être, vide d’espérance. De plus, les jeunes générations sont particulièrement inquiètes. Les accuser d’êtres à l’origine du regain de virulence de la pandémie est non seulement culpabilisant pour eux mais aussi injuste et absurde. Avoir 20 ans dans notre contexte est bien plus angoissant et insécurisant que pour bien des générations précédentes.

Dans notre passage deux attitudes face aux manques et aux vides peuvent être constatées.

Le marié et le maître du repas se voilent la face. Une fois que Jésus a accompli le signe du changement de l’eau en vin ils sont mêmes sceptiques voire critiques au lieu d’êtres reconnaissants. Ils ne se posent pas même la question, pourtant essentielle, de leur implication dans ce fiasco duquel Jésus les délivre.

La mère de Jésus, car c’est toujours ainsi que Jean l’appelle, écoute et se rend compte de la situation de manque. Alors que ce n’est vraiment pas son rôle, c’est elle qui s’adresse à son fils et lui expose la situation. Elle a le courage de regarder le manque et le vide en face. Pour moi c’est de loin cette seconde attitude qui est la plus intéressante : regarder les manques et les vides en face est le premier pas pour les comprendre et réagir. C’est à cela d’abord que le récit de ce premier signe que Jésus fait à Cana nous invite.

Prière.

Seigneur,
Ouvre en moi
Un espace de lumière chassant mes ténèbres
Ouvre en moi
Un espace de courage chassant ma crainte
Ouvre en moi
Un espace d’espérance chassant mon désespoir
Ouvre en moi
Un espace de paix chassant mon trouble
Ouvre en moi
Un espace de force chassant ma faiblesse
Ouvre en moi
Un espace de pardon chassant mes péchés
Ouvre en moi
Un espace de tendresse chassant ma dureté
Ouvre en moi
Un espace d’amour chassant ma haine
Ouvre en moi,
Un espace pour toi, Seigneur.
Howard Thurman

Musique. Dmitri Shostakovitch. Valse N 2.

Envoi. Dieu de la semence et Dieu des branches,
tu nous as fait la promesse qu’une graine de foi
serait suffisante pour déplacer une montagne,
ou mieux encore, pour faire un nid pour se percher.
Puissions-nous maintenant voir le fruit mûr
des graines plantées il y a longtemps
par des modèles importants et maternels,
qui nous ont chanté des hymnes
que nous pouvons encore fredonner,
qui nous ont donné l’exemple de la gentillesse,
de la bienveillance et de la force tranquille.
Donne-nous de croître dans année nouvelle
et de planter nous-mêmes
une graine qui déplace les montagnes,
un refuge pour nos envols de demain.
Corrymeela

Bénédiction. Que le Dieu de la vie vous bénisse et vous garde en tout temps et en tous lieux. Amen.

Pasteur Thierry Muhlbach