Départ de Christine Phébade Yana Bekima

Au revoir

Chères amies, chers amis,
Le 1er avril prochain, je poursuivrai mon ministère dans une autre paroisse. Laissez-moi, par ces mots, vous remercier pour tout ce que j’ai reçu en dix-neuf ans de collaboration à la Chaux-de-Fonds.
Vous m’avez fait confiance et c’est forte de votre amitié que je peux poursuivre ma route un peu plus près du lac de Neuchâtel. Merci à vous toutes et tous et que le Seigneur vous bénisse abondamment.

Christine Phébade Yana Bekima

Je te montrerai la voie que tu dois suivre (Psaume 32, 8)
Ce verset, je l’ai reçu en 1977 de mon pasteur. Il a inspiré mon parcours au sein des différentes Églises dans lesquelles j’ai œuvré. « Je te montrerai la voie que tu dois suivre » a été un leit-motiv au long de ses années, même si parfois, il m’est arrivé de m’égarer.
Si la Mission évangélique belge a été le terreau de ma foi et a fait ce que je suis aujourd’hui, c’est la pratique religieuse de mes parents, et de ma famille issue d’un protestantisme réformé calviniste, minoritaire et militant, qui a été prépondérante dans mon développement spirituel. Je m’en suis nourrie au long de mes études, et ma vie spirituelle est devenue un joli patchwork, équilibré et toujours en évolution.

Je me souviens de l’amour que j’ai développé très tôt pour Jésus, pour ses paroles et ses actes, l’attitude compatissante envers les fragiles et les exclus mais aussi la fermeté envers celles et ceux qui se gargarisaient du nom de Dieu. Ma foi est christocentrée.
Vient le temps de la faculté de théologie et la lecture d’écrits de Luther.
Encore aujourd’hui, je me sens proche des idées de ce réformateur, à commencer par « Sola gratia » : la justification par la foi, la gratuité du salut et l’inconditionnel de l’amour de Dieu. Cela passe par la croix, par le sacrifice de son fils. Voilà pourquoi je considère mon vis-à-vis comme étant, lui aussi, aimé inconditionnellement par le Père.
L’événement de Pâques est un pilier central de ma foi : Jésus donnant sa vie pour nous.
Mais plus encore que la croix, c’est la résurrection, victoire de l’amour sur la mort, de la lumière sur l’obscurité.
Luther a consacré sa vie à la traduction de la Bible et sa vulgarisation : éduquer, rendre le message compréhensible pour que le croyant devienne autonome et acteur de la vie de sa communauté, par le sacerdoce universel. Les laïcs ont leur place dans la vie et la gestion de la paroisse. Ils font partie intégrante du témoignage paroissial dans leur espace géographique. Durant ces 19 années, j’ai veillé à ce que les monitrices et les paroissiens qui m’accompagnaient se sentent à la bonne place.

Nous évoluons dans une société donnée et c’est un devoir de s’y impliquer socialement, politiquement, de prendre des positions évangélico-compatibles et éthiques (Les droits humains, les Multinationales Responsables, Eco-Church en sont des exemples parmi tant d’autres). Parler de morale ou d’éthique, c’est ajuster mon comportement à la parole de Dieu, c’est confronter ma liberté de choix à une situation donnée.
Ces quatre versets bibliques : Matthieu 7 : 12, Matthieu 25 : 40, Romains 8, 1 Corinthiens 13, 1 à 3 sont les piliers de mon engagement chrétien.

Portée par ces piliers, je milite pour un christianisme social, plus actuel que jamais. Les besoins diaconaux et spirituels de nos contemporains sont énormes. Face à la perte de repères et à la déchristianisation de la société, l’amour inclusif du prochain est un impératif, voire une urgence pastorale.
Un retour aux fondamentaux est nécessaire, sans pour autant tomber dans le fondamentalisme et le radicalisme.
Un retour aux fondamentaux, c’est être témoin de la naissance d’un petit enfant dans l’étable, le soir de Noël ; c’est être présent au pied de la croix le vendredi saint à Jérusalem. Dieu au cœur de notre condition humaine, Dieu avec nous.

Les 21 et 28 mars, lors de la célébration œcuménique de Carême et du culte des Rameaux, je prendrai congé de la paroisse et je serais heureuse de vous y rencontrer.

Christine Phébade Yana Bekima, permanente laïc