Méditation mardi 12 mai 2020

Lors du 1er août il y a deux ans, la commune de la Sagne m’avais invité pour faire le discours.
Cela était pour moi- non pas pour la première fois- l’occasion de réfléchir sur la thématique de la patrie, du pays dont je fais partie.
-Qu’est-ce que cela signifie, la patrie ?
-Où sont mes racines ?
-Quelles sont les valeurs de ma vie ?
-Quel est le sens  de ma vie ?

peinture de Marc Chagall, la création de l’homme

Les grandes questions de l’humanité.
La première identité que nous recevons est la dénomination. Un nom m’est donné.
Ce nom crée une identité unique, un nom rend unique en son genre.
En connaissant son nom, la personne n’est plus étrangère.
Les noms établissent un lien et une relation.

Déjà tout au début de la Bible, dans l’histoire de la création, Dieu le créateur donne un nom à tout ce qu’il crée :
« Dieu nomma la lumière jour et l’obscurité nuit. Le jour vint, puis le matin; ce fut la première journée »

Le nom est le résultat de l’acte créatif. Le changement de jour et de nuit reçois un nom : la journée.

Mais le fait de donner un nom à un vis-à-vis n’est pas uniquement lié à Dieu.
Dieu nous délègue cette compétence :
Ainsi nous lisons au deuxième chapitre de la Genèse au verset 19 :
« avec de la terre, le Seigneur façonna toutes sortes d’animaux sauvages et d’oiseaux, et les conduisit à l’homme pour voir comment celui-ci les nommerait. Chacun de ces créatures devait porter le nom que l’homme lui donnerait. »
Donner un nom n’est pas quelque chose de temporaire. Si je dit : bonjour Madame Meyer, adieu Françoise, hello Véronique, salut Christine, bonsoir Agnès, tschau Thierry, à une prochaine Karin, comment-vas-tu Francine, je déclare ainsi que j’ai rencontré une personnalité unique consciemment et avec reconnaissance.
Je vous invite donc à chanter/à écouter le cantique N° 36/04 dans «Alléluia»

Mais dans la Bible le nom ne sert pas seulement comme signe particulier d’une personne avec son passé à elle mais plus encore : il sert comme signe de destinée. L’histoire d’Abraham montre cela très bien :
« Quand Abram eut quatre-vingt-dix-neuf ans, Le Seigneur lui apparut et lui déclara :
-Je suis le Dieu tout-puissant. Vis toujours en ma présence et sois irréprochable. Je vais établir mon alliance entre toi et moi et te donner un très grand nombre de descendants.
Abraham se jeta le visage contre terre et Dieu reprit :
-Voici à quoi je m’engage envers toi : tu deviendras l’ancêtre d’une foule de nations. On ne t’appellera plus Abram, mais Abraham, car je ferai de toi l’ancêtre d’une foule de nations » Genèse 17, 1-5

Dans cette nouvelle relation avec Dieu, Abraham trouve son identité.
Par cette relation de proximité avec Dieu il devient un nouvel homme. Abraham trouve sa destinée.
« Contre tout espoir Abraham croyait qu’il deviendrait l’ancêtre d’une foule de nations »,
nous le lisons comme un sorte de résumé dans la lettre de Paul aux Romains. Il décrit ainsi la destinée d’Abraham, bientôt centenaire. C’était lui demander beaucoup, d’avoir des descendants avec sa femme Sara, elle aussi très âgée.
Croire contre tout espoir est désormais devenu un dicton : Faire confiance dans une situation apparemment sans espoir à la promesse de Dieu.
Cette confiance ne restait pas sans influence sur son nom : Abram devient Abraham. Ce changement de nom, aussi petit il nous semble, a été choisi avec discernement. La syllabe prolongé HAM, donc Abrah-HAM rappelle  l’expression en hébreu HAMON ce qui veut dire : foule. Par cette petite adjonction Abraham reçoit la signification de l’étendu de cette promesse à la foule, en d’autres termes : à toutes les nations.
Dorénavant il y a une alliance entre Dieu et Abraham : « vous devez respecter mon alliance »
c’est comme cela que finit notre histoire. Dieu a respecté Abraham en lui donnant son identité, alors Abraham aussi est tenu respecter cette alliance. C’est dorénavant sa mission.
Cette histoire nous concerne, notre existence et nos questions quant à notre destinée.
Nous nous demandons donc :
– Quel destin comporte mon nom.

-Est-ce que mon nom porte une promesse faite par Dieu comme le nom Abraham ?

Cette promesse est exprimée lors du baptême : nous sommes baptisée au nom du Père , du Fils et du Saint-Esprit, nous exprimons donc que nous sommes, tout comme Abraham, des fils et des filles de Dieu.

Marc Chagall Préparation au baptême

Depuis le baptême nous portons sur notre front la croix du Christ et notre nom est l’écho de la réponse de Dieu :
Ne crains rien, je t’appelle par ton nom, tu es à moi.
Si tu traversera les eaux, je serai avec toi
Et les fleuves, il ne te submergeront point
Si tu marches dans les feux, tu ne te brûleras pas
Et la flamme ne t’embrasera pas.
Ne crains rien, je t’appelle par ton nom, tu es à moi

je vous invite finalement à écouter « le Printemps », musique de Vivaldi dans « les 4 saisons »

Que Dieu vous bénisse et vous protège

Elisabeth Müller Renner