Méditation lundi 1er juin 2020

Pour commencer

« Le vent souffle où il veut » Mannick et Akepsimas

 Bonjour et bienvenue à vous qui nous rejoignez pour ce temps de méditation.
Que la grâce, la paix et le Souffle de notre Seigneur soient avec vous toutes et tous. Amen

 Cette méditation quotidienne est la dernière que je prépare et j’en suis émue. J’ai l’impression d’avoir vécu une « traversée » avec vous et d’apercevoir maintenant, au loin, le « port » du monde d’après.
J’écris ces lignes, alors que vient d’arriver la nouvelle de la reprise des célébrations à Pentecôte. Quelle joie !
Je me réjouis déjà d’y être et de vivre enfin en communauté présentielle.

Oui, petit à petit, nous posons pieds dans ce que certains-es appellent « le monde d’après… » L’autre jour, j’ai repris le bus pour la première fois depuis mars dernier. A l’arrêt principal de la gare, j’ai rencontré deux employées équipées de masque et de gants, ainsi que d’un chiffon et d’un flacon de nettoyant-désinfectant; dès qu’un bus arrivait, elles s’activaient afin de nettoyer tous ces endroits où nos mains se posent. Merci à elles !

 A la télé ou dans les journaux, je découvre ces situations de pauvreté, de misère (osons le mot), à Genève et aussi tout près de nous. Le Covid est passé et dans le monde d’après, les personnes en situation précaire se retrouvent encore plus pauvres.

J’ai entendu ces derniers mois tellement d’intentions nouvelles, de bonnes résolutions à mettre en oeuvre dans le monde d’après: consommer local, revoir nos habitudes de déplacement, limiter notre tendance à l’activisme, renouer avec plus de simplicité…

Quel sera-t-il donc le monde d’après ?

Dans le calendrier de l’Église, tout de suite après Pentecôte, nous entrons dans le temps dit « ordinaire ».

Comment allons-nous réunir: jours ordinaires et monde d’après ?

Pour ce lundi, je vous propose une méditation (légèrement adaptée) de Daniel Bourguet de la Fraternité spirituelle des Veilleurs, intitulée : Le souffle des jours ordinaires. Elle m’a fait du bien… alors je vous la partage, tout simplement.

Lundi de Pentecôte. Voilà les jours ordinaires revenus, nous laissant peut-être un peu envieux face à ce que les disciples ont vécu autrefois. Au fond, aurions-nous tendance à considérer le Saint Esprit comme ne se manifestant qu’un seul jour par an ? Comme s’il n’avait que des coups d’éclat à son actif ?
S’il en est ainsi, c’est mal connaître le Saint Esprit, c’est être injuste envers son œuvre de longue haleine, plus discrète, plus intériorisée, plus ordinaire.
Petit retour en arrière ! Souvenons-nous de ce qui s’est passé le jour de Pâques, quand le Ressuscité a rejoint les disciples barricadés dans leur peur, livrés au découragement et au doute.

 Lecture biblique: Evangile de Jean, chap 20, 19 à 22
Le soir de ce même dimanche, les disciples étaient réunis dans une maison dont ils avaient fermé les portes à clé, car ils craignaient les autorités juives. Jésus vint, se plaça au milieu d’eux, et leur dit: « La paix soit avec vous ! »
Après avoir dit ces mots, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus leur dit de nouveau : « La paix soit avec vous ! Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Après ces mots, il souffla sur eux et leur dit: « Recevez le Saint Esprit. »

 Ce jour-là, Jésus a soufflé sur les disciples, un souffle discret, presque anodin, mais un souffle qui leur a conféré le Saint Esprit: « Recevez le Saint Esprit » a-t-il dit en soufflant.
Les disciples ont alors reçu le Saint Esprit qui ne les a plus quittés. Ce jour-là, le Saint Esprit a commencé son œuvre dans le coeur des disciples et n’a pas cessé d’agir dans les jours suivants. C’est lui qui a libéré les disciples de l’emprise de la peur; c’est lui qui les a sortis de leur découragement et qui a fait renaître en eux l’espérance. C’est lui, le Saint Esprit, qui les a patiemment portés dans la persévérance de la prière, renouvelant leur fidélité, vivifiant leur obéissance dans la parole du Ressuscité, tout en maintenant leur cohésion.
Oui, c’est le Saint Esprit qui, avant Pentecôte, a préparé les disciples à recevoir le Saint Esprit à Pentecôte !
C’est bien là un paradoxe un peu fou, mais l’Esprit est un peu fou !
En tout cas, il sait venir discrètement, aussi discrètement qu’un souffle. Il sait aussi venir en puissance comme un vent violent. Et c’est le même Esprit. Discrètement, pour le lent travail des jours ordinaires. En puissance, pour jalonner la vie de l’Église de jours mémorables, dignes d’être célébrés de manière festive.

Admirable Saint Esprit, tour à tour discret et impétueux.
Il est à célébrer dans sa puissance, certes, et nous ne manquons pas de le faire au jour de Pentecôte. Mais il est à célébrer aussi dans sa discrétion au quotidien, et nous devrions alors le célébrer dans une joyeuse et reconnaissante discrétion, tous les autres jours de l’année, les jours ordinaires, les jours où, précisément, sa discrétion est à l’œuvre dans notre fidélité, dans notre espérance, dans notre obéissance, dans notre prière.
L’extraordinaire de l’Esprit, nous en sommes rarement témoins dans nos vies. L’ordinaire de l’Esprit, nous en sommes témoins tous les jours dans nos vies. Mais, c’est si ordinaire, que nous en oublions de célébrer Celui qui pourtant porte nos vies jour après jour ! Nous oublions, tellement l’Esprit œuvre avec humilité !
Il est si humble que nous avons tendance à nous approprier son œuvre. Mais, dis-moi, ta fidélité dans la vie spirituelle, c’est au Saint Esprit que tu la dois; ton espérance dans les promesses faites par le Père, tu la lui dois; ton obéissance aux paroles du Fils, tu la lui dois; ta prière persévérante, tu la lui dois encore; et quand il t’arrive de malmener ta vie spirituelle par ta faiblesse et tes défaillances, c’est lui qui, humblement et avec amour, te remet en selle chaque fois… Admirable Saint Esprit !

Ma sœur, mon frère, qu’en ce lendemain de Pentecôte commence pour nous l’humble et discrète célébration de Celui qui nous porte jour après jour humblement et discrètement.

Prière

On croit toujours
que la vie est derrière

On se fait mal
à penser en arrière

Grandir n’est pas fuir,
mais choisir

élire son orient
consentir au vent

qui souffle
où il veut.

On peut se raidir
sous les bourrasques

se perdre
dans la rebellion

on peut aussi
s’assouplir

et accueillir le miracle
d’être emmené-e

sur la terre des vivants
par le Souffle de tout instant

Amen

Pour rester dans la prière…
« Mon ancre et ma voile » D. Durham

et laisser l’Esprit nous inspirer comment vivre nouvellement dans le monde d’après. Soyons modestes, il n’est pas question de dresser un catalogue de bonnes intentions (comme celles que nous pourrions prendre pour le nouvel An), juste écouter l’Esprit qui nous dira…      

Bon lundi à chacun-e, premier jour du temps ordinaire dans le monde d’après !
Dans la joie de Celui qui brûle humblement au coeur de nos vies.

Francine Cuche Fuchs, pasteure

Dans la série, je ne résiste pas à l’envie….
Un dernier choeur virtuel, comme une illustration de Pentecôte ?

 « Blowin’in the Wind » symphonie confinée

(trad : La réponse est dans le vent…)

Ressources :
Daniel Bourguet Dieu au coeur de nos vies
Francine Carrillo Vers l’inépuisable